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Nouvelle mobilisation des opposants au mariage homo
Mis à jour le 22/03/2013 à 23:40 | publié le 22/03/2013 à 20:13
La Manif pour tous, le 13 janvier, sur le Champ-de-Mars.
Après la manifestation du 13 janvier, ils vont de nouveau battre le pavé de la capitale pour faire pression sur le gouvernement.Plus engagée, plus virulente et plus politique. La seconde édition nationale de la Manif pour tous, qui s'élancera dimanche à 14 heures du parvis de la Défense à la place de l'Étoile, s'est organisée dans un contexte tendu. Avenue de la Grande-Armée, le bleu pâle et le rose emblématiques de la première manifestation nationale devraient virer au rouge de la colère. Un sentiment diffus de ras-le-bol contre le gouvernement est venu s'ajouter au discours des premières heures sur la défense de la famille et de la filiation. Un sentiment exacerbé par l'accumulation des fins de non-recevoir pour les opposants au texte: coup sur coup, ils ont vu leur pétition de 700.000 signatures rejetée par le Cese (Conseil économique, social et environnemental), la commission des lois du Sénat leur fermer ses portes et la préfecture de police de Paris leur refuser l'accès aux Champs-Élysées.
• Les enjeux d'un second rassemblementBaroud d'honneur ou consécration? Coup de force ou coup d'épée dans l'eau? Alors que le projet de loi du mariage pour tous est déjà été voté par les députés, l'organisation d'une seconde manifestation nationale constitue un vrai pari. Il est jugé trop risqué par certains, qui craignent une mobilisation en berne signant la fin du mouvement. Au sein du collectif organisateur, au contraire, il s'agit avant tout de montrer une détermination qui résiste même au passage du texte à l'Assemblée nationale. La manifestation sonne également comme un ultime appel aux sénateurs avant l'examen du texte, le 4 avril.
• Un parcours de dernière minuteÀ la différence du 13 janvier, il s'agit d'un «rassemblement statique», précise le coordinateur général, Albéric Dumont. Les manifestants envahiront «l'axe unique et symbolique reliant l'arche de la Défense à l'Arc de triomphe», en passant par l'avenue Charles-de-Gaulle à Neuilly pour monter par la porte Maillot sur l'avenue de la Grande-Armée. Le parcours a été finalisé in extremis, à J-1 avant le rassemblement. Un podium sera dressé devant l'Arc de triomphe, mais à la limite de la place de l'Étoile, également interdite. Reste à savoir si le cortège demeurera sagement cantonné en fin de parcours sur l'avenue ou débordera sur la place de l'Étoile, voire sur les Champs-Élysées. Au sein du collectif, certains évoquent la possibilité d'un campement sauvage si le pouvoir ne donnait aucun signe d'écoute.
• Interrogations sur la mobilisationPar provocation, Frigide Barjot, l'égérie du collectif, se cantonne au chiffre de 340.000 manifestants. Une référence ironique au chiffre avancé par la préfecture de police de Paris pour le rassemblement de janvier, tandis que les organisateurs revendiquaient 1 million de participants. «On a un doublement des trains spéciaux, qui passent de cinq à dix, observe Albéric Dumont. Pour les cars, on est passé de 950 à près d'un millier, mais les chiffres du covoiturage ont explosé!» À Nantes, par exemple, un TGV complet a été rempli en quelques semaines, ainsi que plus de vingt et un cars, au départ de dix villes. «L'équivalent de trois A380!, se félicite France de Lantivy, petite main pour la Loire-Atlantique. Beaucoup de gens continuent à s'inscrire.» Quant aux ultramarins, particulièrement remontés, ils ont prévu de «grandes marches».
• À l'étrangerLà non plus, pas d'essoufflement, semble-t-il: les militants sont offusqués que les sénateurs UMP grâce auxquels le mariage gay a été adopté en commission au Sénat représentent tous deux les Français établis hors de France! De Londres à Varsovie, en passant par Dubaï, de nombreux événements sont prévus, manifestations parallèles, photos devant un monument ou simple goûter pour enfants.
• Démobilisation des politiques?Les ténors de l'UMP feront-ils partie de cette «Grande Armée»? Jean-François Copé et Henri Guaino ont appelé à la mobilisation. Laurent Wauquiez viendra en «grognard fidèle». Mais il devrait tout de même y avoir quelques déserteurs… «Il y en aura aussi qui n'étaient pas là le 13 janvier», veut croire Hervé Mariton, principal orateur de l'UMP lors de l'examen du projet de loi à l'Assemblée.
• La manif des juristesAvocats, magistrats, universitaires, notaires et étudiants en droit se sont donné rendez-vous dans le XVIIe arrondissement, place Yvon-et-Claire-Morandat, pour défiler ensemble contre la réforme. «Spécialistes du droit, nous mesurons les fragilités du texte de loi, ses risques d'inconstitutionnalité et ses conséquences dommageables du fait du bouleversement juridique de la filiation», souligne l'avocat Geoffroy de Vries. Les juristes devraient défiler derrière les politiques, en robe et Code civil à la main pour les plus motivés.