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Mort de l'homme interpellé le 31 décembre : tensions à Clermont-Ferrand
Publié le 09.01.2012, 19h23 | Mise à jour : 22h26 Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), samedi. Quelque 500 personnes avaient manifesté en soutien à l'homme arrêté de façon "musclée" la nuit du réveillon, qui était alors dans le coma. [/
L'homme qui était dans le coma depuis son interpellation mouvementée durant la nuit de la Saint-Sylvestre, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) est mort lundi. «On a appris son décès dans l'après-midi. Il était dans le coma depuis plusieurs jours», a annoncé l'avocat Jean-François Canis, confirmant une information du journal régional La Montagne. Wissam El-Yamni, 30 ans, était sous l'emprise de l'alcool, du cannabis et de la cocaïne lors de son interpellation dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, près d'un centre commercial du quartier de la Gauthière.
Très excité, d'après les forces de l'ordre, il s'en était pris aux policiers, lançant des projectiles sur leur véhicule. Après une course-poursuite, il avait été plaqué au sol, menotté puis conduit au commissariat. Il est tombé dans le coma après un malaise cardiaque durant son transport. Il n'avait pas d'antécédents médicaux. Il présentait des fractures et des lésions au cou lors de l'arrivée des secours.
Claude Guéant a évoqué cette affaire lundi, en marge d'une visite à Sevran (Seine-Saint-Denis). «Il y a une information judiciaire qui a été décidée. Je me garderais d'avoir le moindre avis sur cette question. La seule chose que je voudrais dire, c'est que s'il y a eu une interpellation difficile, ça n'est pas le fait des policiers», a déclaré le ministre
Une marche silencieuse samedi
Depuis, la tension est palpable à Clermont-Ferrand, avec plusieurs dizaines de voitures brûlées ce week-end et une marche silencieuse de plus de 500 personnes samedi. Les participants, des jeunes gens issus des quartiers populaires de la ville pour l'essentiel, se sont rendus devant le commissariat derrière une banderole sur laquelle était inscrit : "Personne au-dessus des lois, stop bavure, on est tous avec toi Wissam".
Vers 21 heures lundi, un hélicoptère muni d'un projecteur commençait à survoler la Gauthière. Une demi-heure plus tard, quatre cars de CRS se positionnaient sur les avenues qui bordent le quartier, tandis que quelques groupes d'adolescents se formaient sur les parkings, près des immeubles ou du centre commercial.. «Au supermarché en fin d'après-midi, les jeunes ont dit "Il est mort". Ils ont tous de la colère», témoignait lundi soir Laure Marchand, une habitante du quartier. Elle-même dit avoir été témoin lors de la nuit du réveillon des violences exercées à l'encontre du jeune homme, alors qu'elle fumait une cigarette à sa fenêtre. «Deux personnes l'ont plaqué au sol et lui ont donné des coups au torse et à la tête», assure-t-elle.
Le dispositif de sécurité maintenuLa préfecture du Puy-de-Dôme a annoncé lundi le maintien du dispositif de sécurité, qui avait été renforcé ce week-end, avec quelque 420 fonctionnaires de police et de gendarmerie déjà mobilisés à Clermont-Ferrand la nuit dernière. Deux hélicoptères doivent êre mobilisés, l'un équipé d'une caméra thermique, l'autre d'un projecteur. Selon la préfecture, le dispositif «pourra être renforcé en fonction des besoins».
Trois jeunes de 18 à 20 ans ont comparu lundi après-midi pour des jets de pierre dans la nuit de samedi à dimanche, qu'ils nient tous les trois. Le premier a été condamné à quatre mois de prison dont deux ferme, le deuxième a été relaxé et le troisième, également poursuivi pour rebellion, condamné à un an de prison ferme avec mandat de dépôt, une peine-plancher liée à son «état de récidive».
Une information judiciaire pour «coups et blessures volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» a été ouverte vendredi par le parquet de Clermont-Ferrand, visant deux fonctionnaires de police qui ont procédé à l'arrestation, et ne sont pas suspendus à ce stade de l'enquête. «La qualification pénale va changer» et sera modifiée en «violences ayant entraîné la mort», précise l'avocat de la famille, qui va «demander à ce qu'un maximum de témoins soient entendus par les magistrats instructeurs». [/b]