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Un an après les crimes de Merah, les hommages aux victimes ont commencé
Publié le 11.03.2013, 15h31 | Mise à jour : 16h40
Toulouse, le 11 mars 2013. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian soutient la mère de la première victime de Merah, le parachutiste Imad Ibn Ziaten.
Ce lundi a débuté une semaine de commémorations, un an jour pour jour après le début de la croisade sanguinaire de Mohamed Merah, petit délinquant récidiviste des cités de la Ville rose devenu tueur en série au nom du jihad.
Dans la matinée, Latifa Ibn Ziaten, mère bouleversée de la première victime de Merah, le parachutiste Imad Ibn Ziaten, a dû surmonter un immense chagrin pour lever le voile, avec l'aide du maire de Toulouse Pierre Cohen, sur la plaque disposée à l'ombre d'un pin devant un complexe sportif. C'est dans ce faubourg tout proche du périphérique toulousain que Merah avait donné rendez-vous à sa première victime sous le prétexte de lui acheter sa moto.
«Ici, le 11 mars 2012, a été lâchement assassiné l'adjudant Imad Ibn Ziaten, mort pour le service de la nation», est-il inscrit désormais dans la pierre sur son socle, à l'endroit où Imad Ibn Ziaten, soldat au 1er régiment du train parachutiste (1er RTP), avait refusé de se coucher devant son tueur et avait préféré mourir debout.
L'émotion de la mère de la première victimeLatifa Ibn Ziaten, appelée à prendre la parole malgré la douleur, n'a pu prononcer que quelques mots malgré le soutien de toute sa famille présente : «Chers amis, aujourd'hui c'est un grand honneur pour mon fils et sa mémoire». Puis sa voix s'est brisée. «Aujourd'hui, c'est le jour où a été tué mon fils, c'est un jour très dur», a-t-elle trouvé les ressources de dire un peu plus tard.
Cette petite dame très digne, la tête couverte depuis qu'elle porte le deuil de son fils, a aussi eu quelques mots pour tous ces jeunes des quartiers dont elle a fait son combat depuis le drame et qu'il ne faut pas laisser tomber selon elle. Un peu plus tard, elle a reçu des mains du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, la Légion d'honneur décernée à titre posthume à son fils, au cours d'une seconde cérémonie sur la base aérienne de Francazal à laquelle il était affecté.
Le Drian : «C'est la communauté nationale qui a été touchée»Son fils est la première des sept victimes tombées en mars 2012 à Toulouse et Montauban sous les balles. Merah a abattu avec le même sang-froid et filmé les assassinats de deux autres parachutistes, Abel Chennouf et Mohamed Legouade, le 15 mars à Montauban, puis de Jonathan Sandler, ses deux fils et une fillette de l'école juive Ozar Hatorah le 19 mars à Toulouse. Il a été tué par le Raid le 22 mars 2012.
«Ce qui s'est passé le 11 mars 2012 n'a pas seulement ébranlé la communauté militaire, c'est la communauté nationale qui a été touchée. Attaquer des militaires parce qu'ils sont militaires, c'est prendre l'armée pour cible, l'armée de la République, le coeur de la Nation», a déclaré le ministre Le Drian sur la vaste esplanade autour de laquelle se tenaient les compagnons d'armes d'Imad Ibn Ziaten.
Marche blanche à Montauban dimancheToulouse et Montauban vivront ces prochains jours dans le souvenir de cette semaine d'effroi. Abel Chennouf et Mohamed Legouade doivent être honorés à leur tour à Montauban vendredi. Une marche blanche est prévue dimanche à la mémoire des sept victimes. Le président François Hollande devrait participer à l'évènement.
Abdelkader Merah fixé sur son sort mercredi Un magistrat spécialisé examinera mercredi la prolongation de la détention provisoire d'Abdelkader Merah, unique suspect mis en examen dans l'enquête. Il avait été mis en examen et écroué le 25 mars 2012, trois jours après la mort de son frère Mohamed, tué par le Raid après avoir assassiné sept personnes. Le maintien d'un suspect en détention provisoire plus d'un an doit impérativement être validé par un juge des libertés et de la détention (JLD). Me Olivier Morice, avocat de la famille d'une victime du tueur avait indiqué fin février que le parquet de Paris avait pris des réquisitions en faveur de la prolongation de sa détention provisoire.
Interrogé deux fois par les juges, Abdelkader Merah a nié toute implication dans les crimes de son frère. Il a seulement reconnu avoir été présent lors du vol du scooter, commis selon lui à son insu. Il leur a confirmé la présence d'un troisième homme à ce moment-là, dont il refuse de donner le nom. Au jour anniversaire du premier des crimes commis par Mohamed Merah, le procureur de Paris François Molins a affirmé que les enquêteurs chargés du dossier étaient animés par la «plus ferme volonté» de faire éclater la vérité.