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L'Alsace prépare son unification
Mis à jour le 10/03/2013 à 11:04 | publié le 08/03/2013 à 18:14
Les parlementaires réunis à Sélestat ont lancé la campagne référendaire pour le oui le 15 février.
À un mois du référendum sur le conseil unique, les Alsaciens plébiscitent le oui. Mais gare à l'abstention.Si les Alsaciens votaient dimanche, 75 % d'entre eux diraient oui à la fusion du conseil régional d'Alsace et des deux conseils généraux (78 % dans le Bas-Rhin et 71 % dans le Haut-Rhin). S'ils en décident ainsi, il y aura un président de l'exécutif et un président de l'assemblée. Originalité: l'exécutif se réunira à Colmar et l'assemblée à Strasbourg.
Le projet rencontre un soutien massif chez les électeurs de droite, écologistes, socialistes et même chez les électeurs du FN, pourtant engagés en faveur du non. Tels sont les principaux enseignements d'un sondage CSA réalisé pour les
DNA,
L'Alsace et France Bleu Alsace. Portée par une centaine de conseillers régionaux et généraux allant de l'UMP à la gauche et d'une vingtaine de parlementaires UMP et [url=http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=tag le figaro udi&source=web&cd=1&ved=0CDIQFjAA&url=http://plus.lefigaro.fr/tag/udi&ei=ABQ6Ua79KqPe7Ab9zICQAQ&usg=AFQjCNFfwbeKFv1ONSB2h6T-nJSkOwYXFg&bvm=bv.43287494,d.ZGU]UDI[/url], l'idée d'une simplification institutionnelle recueille l'adhésion des milieux socio-économiques, d'universitaires et d'associations soutenant la culture régionale.
«Ce référendum est historique et les Alsaciens le comprennent. À eux de choisir la voie pour affronter les grands défis du XXIe siècle», s'enthousiasme le président UMP du conseil régional, Philippe Richert, défenseur d'un conseil unique depuis plus de vingt ans. Nommé ministre chargé des Collectivités par Nicolas Sarkozy, l'élu centriste avait introduit cette possibilité de fusion dans la loi en 2010.
Après son élection, «François Hollande a estimé qu'il appartenait aux Alsaciens de se déterminer», relève le porte-parole socialiste au conseil régional, Antoine Homé, maire de Wittelsheim (Haut-Rhin). Mais les socialistes partent divisés. Ils sont favorables au oui dans le Haut-Rhin, mais au non dans le Bas-Rhin. Fâché de devoir partager le siège avec Colmar, le sénateur maire PS de Strasbourg, Roland Ries, attend un geste de Richert pour se déterminer. «Je ne me laisserai pas enfermer dans le corner du non», prévient-il.
La barre des 25 % des inscritsCette posture fait sourire le secrétaire régional d'Europe Écologie-Les Verts, Jacques Fernique, qui a rassemblé les conseillers régionaux et généraux écologistes jusqu'à Antoine Waechter, figure historique des écolos, dans la campagne du «oui, naturellement». «C'est le refus d'une Alsace cloisonnée, émiettée, et l'impatience d'une action publique à la bonne échelle», prône-t-il. À ceux qui s'étonnent de sa proximité avec Richert, il rappelle que le référendum, «ce n'est pas l'élection de 2015».
Dispersés entre le FN, Debout la République, quelques MoDem en congé de parti et les socialistes strasbourgeois, les promoteurs du non ont du mal à se faire entendre. Marine Le Pen sera lundi à Mulhouse pour prôner le non. «Rien n'est encore joué», prévient l'ancien ministre Jean-Marie Bockel (UDI), président de l'agglomération de Mulhouse, en pointant la menace d'un fort taux d'abstention, alimenté surtout par les jeunes. Seuls 49 % des électeurs du Bas-Rhin se disent en effet prêts à aller voter le 7 avril, et 45 % de ceux du Haut-Rhin. Or le oui doit atteindre la barre des 25 % des inscrits nécessaires pour valider le référendum. «L'Alsace a rendez-vous avec l'histoire», plaide Jean-Marie Bockel.