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Algérie : «Je me suis préparé à mourir»
Publié le 21/01/2013 à 11:13
Un employé japonais de la compagnie JGC raconte comment il a survécu à l'enfer sur le site gazier de Tiguentourine.
«Alors, je me suis préparé à mourir», raconte un ex-otage japonais, sorti sain et sauf du site gazier, cible des djihadistes dans le sud algérien. Le témoignage de cet employé dont le nom n'est pas révélé, a été transmis au quotidien en langue anglaise Daily Yomiuri , par un porte-parole de la compagnie japonaise JGC pour laquelle il travaillait en Algérie.
Mercredi dernier à l'aube, l'employé de la compagnie JGC, quitte la base de vie avec d'autres travailleurs pour être emmené dans un convoi de bus jusqu'au site gazier distant de quelque trois kilomètres. Il fait encore nuit. À 5h30, le convoi est attaqué par des hommes armés. Le chauffeur du bus tente de faire un demi-tour en catastrophe pour retourner vers la base de vie. Mais une roue se détache: tout le monde se rue dehors et court vers la base.
Deux collègues abattus sous ses yeux
Le Japonais s'enferme à double tour dans sa chambre et éteint tout de suite la lumière. Des assaillants défoncent la porte, le menottent et l'embarquent. Peu après, il se retrouve avec d'autres étrangers, otages comme lui. Selon son témoignage, quelques «militants» parlent en arabe à des collègues à lui. Peu après, deux d'entre eux sont abattus sous ses yeux. Il ne précise pas leur nationalité. «Alors, je me suis préparé à mourir», dit-il.
On l'emmène avec un Philippin dans un véhicule, conduit par un assaillant. Un autre monte la garde à l'arrière. Le Japonais voit quelques étrangers au sol. Apparemment ils sont déjà morts, selon lui. Retour vers le site gazier. Les coups de feu repartent. Il se dit que cette fois ce sont peut-être les forces algériennes, ou les agents de sécurité du site qui viennent à leur secours. Le camion est mitraillé, le pare-brise vole en éclats. Le Japonais se plaque au sol, son collègue philippin, raconte-t-il, tremble de tous ses membres.
Peu après les islamistes abandonnent le véhicule et s'enfuient. Le Japonais en profite pour sortir et se cacher sous un camion tout près de là. Il n'en bougera pas pendant des heures. Dehors, la bataille fait rage. De son abri il voit passer un bus rempli d'otages, certains portant l'uniforme de la JGC Corp. À la nuit tombée, il sort de son trou et s'enfonce dans l'obscurité en direction du désert. Au bout d'une heure de marche, il sera finalement récupéré par des forces algériennes.