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Mandela : l'Afrique du Sud prépare son deuil
Mis à jour le 06/12/2013 à 16:12 - Publié le 06/12/2013 à 13:33
Les hommages se sont multipliés devant le domicile de Mandela, à Johannesburg.
Des partisans de Madiba ont chanté et dansé toute la nuit, alternant hymne national et chants révolutionnaires, devant son domicile à Houghton, l'une des banlieues huppées de Johannesburg.
«Tata Mandela, comment te dire au revoir?» titrait ce matin l'hebdomadaire local Mail and Guardian, comme si la disparition de Nelson Mandela restait pour les Sud-Africains l'une des épreuves les plus difficiles à surmonter.
C'est en fin de soirée que le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé en direct, sur toutes les antennes du pays, la mort du grand homme. À 95 ans, le héros de la lutte anti-apartheid s'est éteint «paisiblement» dans sa maison de Johannesburg. «Notre nation a perdu son plus grand fils. Notre peuple a perdu un père», a déclaré Jacob Zuma, dans un discours chargé d'émotion.
En quelques heures, le pays tout entier a réagi. Certains se sont empressés d'exprimer leur hommage sur les réseaux sociaux. «On est fier d'avoir vécu en même temps que ce colosse», tweetait l'analyste Justice Malala. D'autres ont préféré se déplacer devant le domicile de Madiba à Houghton, l'une des banlieues huppées de Johannesburg. Ils ont chanté et dansé toute la nuit, alternant hymne national et chants révolutionnaires.
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« On avait fini par croire qu'il était immortel »
Une institutrice __________________________________________________________
Depuis la mort du héros, famille et amis sont restés très discrets. «C'est très difficile d'accepter qu'on ne le verra plus», faisait remarquer dans la matinée George Bizos, la voix enrouée. L'ami et ex-avocat du plus vieux prisonnier du monde savait bien que le Prix Nobel de la Paix disparaîtrait un jour. Mais comme tous, il ne réalisait pas à quel point ce «départ» l'attristerait.
«On avait fini par croire qu'il était immortel», raconte une institutrice, en lisant le lendemain les journaux. À chaque fois que le combattant entrait à l'hôpital, il arrivait à en sortir. Le 8 juin dernier, Nelson Mandela avait été admis à l'hôpital pour une infection pulmonaire à répétition. Il était rentré chez lui en septembre, après quasiment trois mois d'hospitalisation. Il recevait à domicile les mêmes soins intensifs qu'à la clinique. D'une semaine à l'autre, la présidence de la République faisait état de la santé de Madiba sans changer une virgule. «État critique mais stable» était devenu la formule consacrée.
Une cérémonie présidée par Desmond Tutu
Mandla Mandela, petit-fils de l'icône, affirme toujours qu'il ne savait rien des dernières complications. D'autres membres de la famille ont aussi appris la nouvelle alors qu'ils assistaient à Londres à la première de Long Walk to Freedom , film réalisé à partir de l'autobiographie de Madiba.
Depuis quelques jours, pourtant, les rumeurs allaient bon train. Makaziwe Mandela, sa fille aînée, avait même laissé échapper à la télévision nationale que Madiba «était sur son lit de mort». Les journalistes qui campaient devant chez lui avaient remarqué un ballet incessant de docteurs. L'activité devant le domicile s'était intensifiée dans la soirée. Famille, forces de l'ordre, membres du gouvernement… tout ensuite est allé très vite.
Partout dans le pays, les drapeaux sud-africains sont en berne. Des manifestations sont prévues dans toutes les provinces. La capitale parlementaire du Cap sera la première ville à lui rendre hommage ce vendredi soir avec une cérémonie de commémoration présidée par l'archevêque Desmond Tutu. Le deuil national durera dix jours.