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À droite, de plus en plus de ralliements à François Bayrou
Publié le 08/01/2012 à 19:31
Depuis sa déclaration de candidature il y a un mois, le candidat du MoDem s'est entouré de soutiens issus de la majorité.
En nette progression dans les sondages depuis sa déclaration de candidature prononcée début décembre, François Bayrou est devenu un pôle d'attractivité pour certains responsables politiques issus de la majorité. Les ralliements se multiplient. Par conviction pour les anciens camarades de l'UDF, ou par opportunisme pour les «laissés pour compte» de Nicolas Sarkozy.
Philippe Douste-Blazy.
Le dernier en date est le plus symbolique.
Philippe Douste-Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac et ex-secrétaire général de l'UMP, a décidé de rejoindre Bayrou pour protester contre la droitisation du parti majoritaire. «Voilà deux ans que je m'interroge sur ma place à l'UMP face au tournant droitier désormais assumé par l'état-major du mouvement», explique l'ex-maire de Lourdes dans une tribune au
Monde.fr. Il estime que l'UMP «s'est abîmée dans sa course permanente à l'urgence, à la surenchère, dans la poursuite du fait divers». Ancien président du groupe UDF à l'Assemblée, Philippe Douste-Balzy a donc décidé d'apporter son soutien au leader du MoDem, avec qui il était pourtant fâché depuis son ralliement au parti présidentiel, en 2002.
Alain Lambert.
D'autres anciens ministres de Jacques Chirac ont eux aussi rejoint le Béarnais. A l'instar de
Dominique Versini, ex-secrétaire d'Etat aux Affaires sociales de Jean-Pierre Raffarin, ou d'
Alain Lambert, chargé du Budget dans le même gouvernement, de 2002 à 2004. Cet ancien sénateur de l'UDF, fervent soutien de Nicolas Sarkozy en 2007, a peu à peu coupé les ponts avec le chef de l'Etat. «A l'instant même de son élection, Nicolas Sarkozy a perdu le fil de son histoire et donc de la réforme. Il s'est abandonné à la satisfaction de lui-même», confiait-il récemment à
Libération. Il y a un an, Alain Lambert a quitté l'UMP, dont il présidait la fédération de l'Orne, puis s'est rapproché, au cours de l'été, de François Bayrou. Devenu membre actif de l'équipe de campagne du candidat centriste, il a même décidé de briguer sous les couleurs du MoDem la désormais fameuse seconde circonscription de Paris, théâtre de l'affrontement entre François Fillon et Rachida Dati.
Anne-Marie Idrac.
Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat aux Transports dans le gouvernement Juppé de 1995 à 1997, puis chargée du Commerce extérieur dans la seconde mouture de l'équipe de François Fillon, entre 2008 et 2010, a elle aussi rejoint François Bayrou. Cette ancienne élue de l'UDF, passée par la présidence de la RATP et de la SNCF, s'occupe du pôle économique du dispositif de campagne du MoDem.
Un autre ex-ministre de Chirac a l'oreille de François Bayrou:
Jean Arthuis, ancien patron de Bercy entre 1995 et 1997 et président de la commission des Finances du Sénat jusqu'au récent basculement de majorité. Soutien de Bayrou en 2007, il s'est émancipé du MoDem pour créer l'Alliance centriste et plaider pour un rassemblement du centre, persuadé que «l'UDF n'est pas morte». Mais à l'approche de 2012, il s'est à nouveau rapproché du patron du MoDem, qu'il tente actuellement d'initier - sans trop de succès - aux vertus de la TVA sociale. Autre figure de l'Alliance centriste, le député du Tarn
Philippe Folliot a lui aussi choisi de soutenir Bayrou.
Pour les centristes, l'heure est venue de faire un choix entre François Bayrou et Hervé Morin, dont la candidature est loin de faire l'unanimité au sein même de son propre parti. Plusieurs élus du Nouveau centre ont annoncé leur ralliement au candidat du MoDem, comme le sénateur
Yves Pozzo di Borgo.
Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 du parti, a quant à lui exclu définitivement de soutenir Hervé Morin et a repris contact avec le leader du MoDem, dont il était le porte-parole en 2007. Du côté des villepinistes, le député
Daniel Garrigue, ancien porte-parole de République solidaire, a franchi le pas en octobre.
Arnaud Dassier.
D'autres trajectoires paraissent plus improbables. Comme celle d'
Arnaud Dassier, ex-responsable web de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 qui se définit lui-même comme un «libéral». Frustré de n'avoir obtenu l'investiture de l'UMP aux législatives dans le Loiret, il a quitté avec fracas le parti majoritaire fin décembre, après avoir eu une «révélation» pour François Bayrou lors d'une de ses prestations télévisées. «Je me suis dit: ‘Bayrou c'est la meilleure solution pour atteindre un bon nombre d'objectifs politiques indispensables pour entamer le redressement du pays», a-t-il confié à
Marianne, assumant son revirement brutal. «Je comprends très bien qu'on me fasse ce reproche d'opportunisme, mais ça m'est égal», assure-t-il.
Autre soutien de Nicolas Sarkozy en 2007,
Christine Boutin, elle, n'a pas encore sauté le pas mais elle menace de soutenir François Bayrou si jamais elle n'obtient pas les signatures nécessaires pour mener à bien sa propre candidature.