Vaccin contre le cancer de la vessie à l'étude à Québec
Québec) Le Dr Yves Fradet, chirurgien-urologue à L'Hôtel-Dieu de Québec, vient de se voir accorder une bourse d'un million de dollars par la Société canadienne du cancer. L'aide financière servira à poursuivre la recherche, au cours des cinq prochaines années, pour développer un vaccin permettant d'éviter des récidives du cancer de la vessie après un traitement.
«Nous travaillons sur un vaccin pour stimuler le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses», a indiqué le directeur du laboratoire d'urologie-oncologie de L'Hôtel-Dieu de Québec.
En outre, les travaux de l'équipe du Dr Fradet porteront sur le remplacement d'un vaccin - le BCG (bacille Calmette Guérin) - présentement utilisé pour éliminer les cellules cancéreuses restantes dans la vessie après une chirurgie. Ce vaccin qui est composé de bactéries a été développé à l'origine pour prévenir la tuberculose.
«Éventuellement, nous voudrions remplacer le BCG par des molécules synthétiques qui ne risqueraient pas de créer une infection. Avec le BCG, s'il y a une fuite dans le système, ça peut causer une infection au foie, aux articulations. Ce n'est pas bénin», a-t-il expliqué.
Environ 2700 nouveaux cas de cancer de la vessie sont déclarés par année au Québec. Ce cancer touche trois hommes pour une femme. Il s'agit d'un cancer surtout présent chez les personnes âgées mais qui se développe chez les plus jeunes de 45 à 50 ans également.
Peu de dépistage
«Il y a deux formes de cancer de la vessie. La forme plus superficielle, c'est comme du chiendent. Ça pousse dans la vessie. On l'élimine par les voies naturelles mais ç'a tendance à recommencer tout le temps. Environ 75 % des cancers sont comme ça. De ceux-là, il y en a 5 à 10 % avec les récidives qui vont devenir infiltrants et se propager ailleurs», a indiqué le Dr Fradet. Il déplore le peu de dépistage de cette maladie qui peut être mortelle et qui conduit à un taux de 25 % des cancers de la vessie qui sont sévères et envahissants. «Le symptôme le plus fréquent, c'est le sang dans les urines. L'autre symptôme parfois, c'est de l'irritabilité. Ça brûle en urinant», a-t-il précisé.
Les fumeurs ou ceux et celles qui ont déjà fumé sont plus à risque de développer ce type de cancer. L'exposition à des fumées, des vapeurs dans des usines prédispose également à générer des tumeurs dans la vessie.
«Quand c'est infiltrant, le taux de survie est 50 %. Le traitement le plus habituel est l'enlèvement de la vessie. On fait soit une vessie à l'intérieur ou un sac à l'extérieur tout dépendant de l'état du patient», a indiqué le chirurgien.