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Les otages français en danger après la mort d'Abou Zeid
Mis à jour le 01/03/2013 à 23:05 | publié le 01/03/2013 à 19:36
Convoi de militaires français sur la route de Gao, le 7 février dernier.
INFOGRAPHIE - Selon le président tchadien Idriss Deby, le chef de la branche sahélienne d'al-Qaida a été tué par ses soldats au nord du Mali.Les dernières incertitudes sur le sort d'Abdelhamid Abou Zeid se sont levées vendredi soir avec la déclaration d'Idriss Déby. Des soldats tchadiens ont abattu l'«émir» d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), lors d'affrontements dans le nord du Mali, a annoncé vendredi le président tchadien. «Le 22 février, nous avons perdu nos soldats dans le massif des Iforas après avoir détruit la base des djihadistes. C'est la première fois qu'il y a eu un face-à-face avec les djihadistes. Nos soldats ont abattu deux chefs djihadistes, dont Abou Zeid», a-t-il précisé. Une quarantaine d'islamistes armés seraient morts dans ces combats.
La disparition d'Abou Zeid, ce spécialiste de la gestion du commerce des otages occidentaux, pourrait être lourde de conséquences pour les captifs français enlevés dans la région par les salafistes. «C'est un coup de massue», déclare Françoise Larribe, l'épouse de l'otage Daniel Larribe, un employé d'Areva kidnappé en septembre 2010 à Arlit au Niger sur un site d'exploitation d'uranium. Françoise Larribe a elle-même été détenue pendant cinq mois dans le nord du Mali, avant d'être remise en liberté par Abou Zeid en personne. «On craint des représailles s'il a vraiment perdu la vie dans une opération militaire mais je ne peux pas m'empêcher de croire qu'il existe une porte de sortie», ajoute-t-elle.
Vendredi à Washington, un responsable américain s'exprimant sous couvert d'anonymat avait jugé «très crédibles» les informations divulguées dès jeudi soir notamment par
Le Figaro. «Si cela est vrai, ce serait un coup significatif porté à Aqmi», a-t-il estimé.
Tests ADNEn France, la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, a affirmé que l'annonce de la mort d'Abdelhamid Abou Zeid, était «à prendre au conditionnel», en l'absence de «confirmation officielle». Des vérifications sont en cours. Selon el-Khabar, un quotidien d'Alger généralement bien informé, les autorités algériennes ont pratiqué des tests ADN sur deux membres de la famille d'Abou Zeid afin de les comparer avec celles des restes d'un corps retrouvé par les Français après des affrontements dans le massif de Tigharghar, devenue l'un des refuges des groupes islamistes depuis le 20 janvier.
Combattant dans les rangs d'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), Sedene Ag Hita, un des survivants de la colonne djihadiste ciblé par le raid français, aurait contacté le mouvement touareg du MNLA, allié à Paris, pour révéler la mort d'Abou Zeid et de plus de 43 extrémistes. Avant de rejoindre Aqmi, ce Touareg aurait appartenu à la garde nationale malienne.
Son témoignage reste à corroborer, mais une disparition de l'émir qui dirigeait ses katibas sans état d'âme devrait désorganiser Aqmi. Elle mettrait également en péril la vie de tous les otages français. Aqmi détient Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, tous employés d'Areva ou de la Satom. La bande dissidente de Mokhtar Belmokhtar, l'auteur de l'attaque sanglante d'In Amenas en Algérie, retient Serge Lazarevic et Philippe Verdon, interceptés devant leur hôtel à Hombori le 24 novembre 2011. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) affirme avoir capturé voici plus de trois mois Gilberto Rodriguez Leal près de la frontière de la Mauritanie.
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Le fils du président tchadien, Idriss Déby, aurait été blesséVendredi, un hommage solennel a été rendu aux 26 soldats tchadiens morts après des combats au Mali. Ils ont été décorés à titre posthume par le président Idriss Déby Itno, au cours d'une journée de deuil national. Les 26 soldats seront enterrés dans un cimetière militaire aménagé pour la circonstance à N'Djamena. Ils avaient succombé après les combats opposant l'armée tchadienne à des djihadistes le 22 février, dans le massif des Iforas, dans l'extrême nord-est du Mali. Selon un diplomate français, Mahamat Idriss Déby, fils du président tchadien, aurait été blessé au combat et transféré dans un hôtel parisien. Une information démentie par l'Élysée.