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Bersani tend la main à Beppe Grillo pour diriger l'Italie
Mis à jour le 27/02/2013 à 23:03 | publié le 27/02/2013 à 19:21
Pier Luigi Bersani, lors d'une conférence de presse, mardi à Rome.
Le Parti démocrate promet d'adapter son programme. Mais le chef du M5S renvoie les vieux partis dos à dos.«Nous entendons faire sortir Beppe Grillo de sa grotte, le contraindre à prendre ses responsabilités. L'heure est venue pour lui de dire ce qu'il veut faire pour ce pays.» Miguel Gotor, conseiller politique du leader de la gauche Pier Luigi Bersani, explique ainsi au
Figaro la ligne qu'entend suivre son parti. «Grillo a dit: tous à la maison. Mais il s'y trouve lui aussi, dans la maison des Italiens», ajoute ce conseiller qui vient d'être élu sénateur.
C'est au Parlement que le Parti démocrate (PD) entend soumettre son programme de gouvernement, une fois que Pier Luigi Bersani aura reçu un mandat exploratoire du chef de l'État. «Il n'y aura pas de consultations préalables, style vieille République. Le nouveau Parlement prend ses fonctions le 15 mars. Nous proposerons à toutes les forces politiques qui y sont représentées un programme fondé sur un grand nombre de réformes reprenant largement celles avancées par le M5S, du conflit d'intérêt à la réduction du nombre de parlementaires et aux problèmes sociaux. Nous verrons qui nous accordera sa confiance», explique-t-il.
Miguel Gotor veut croire un dialogue possible entre réformistes et populistes: «Trois blocs se sont constitués, coalition de droite et coalition de gauche avec 10 millions d'électeurs chacun, M5S avec 8 millions. Il faudra bien que deux d'entre eux s'allient pour gouverner.»
Berlusconi attend son heurePour l'heure, Beppe Grillo refuse la main tendue. «Le M5S ne votera pas la confiance au Parti démocrate, ni à d'autres», tranche l'ancien humoriste. En revanche, son mouvement, qui dispose de 109 députés et 54 sénateurs, «votera les lois qui reflètent son programme, quel que soit celui qui les propose». Un soutien «au cas par cas», comme son mouvement le fait déjà à l'Assemblée territoriale sicilienne, où il est entré en force.
Mais cette stratégie, affirme Miguel Gotor, «n'est pas possible, la Constitution imposant un vote de confiance pour installer le gouvernement». Il exclut tout accord de programme avec Silvio Berlusconi: «Nous n'y sommes pas disposés.» Le PD estime aussi qu'un accord avec Mario Monti, arrivé en quatrième position avec 10 % des voix et seulement 47 députés sur 630, «n'est pas nécessaire».
Dans le langage fleuri qui est le sien, Beppe Grillo conseille à Bersani «de se démettre tout de suite de la direction de son parti. C'est un mort qui parle.» Réplique de l'intéressé: «Si Grillo a quelque chose à dire, insultes comprises, je veux l'entendre au Parlement. Que chacun prenne ses responsabilités.»
Attendant son heure, Silvio Berlusconi observe avec distance et intérêt ce premier round. Alessandro Sallusti, directeur du
Giornale,le quotidien politique de la famille du Cavaliere, se dit convaincu que «la raison finira par l'emporter». La seule chose à faire, à son avis, serait de tenter de conclure un pacte de législature entre les deux plus importantes forces politiques, PD et PDL: «Je sais que Berlusconi est disposé à s'asseoir autour d'une table», dit-il. Cela supposerait de surmonter les vieilles rancœurs qui divisent les deux camps. «Il faut sortir du climat de guerre civile qui existe entre gauche et droite modérée. Pour le bien du pays», dit Sallusti. Selon
La Stampa de Turin, pour prix de son soutien à un gouvernement de gauche, Silvio Berlusconi briguerait la présidence du Sénat.