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François Fillon se met en position pour 2017
Mis à jour le 25/02/2013 à 10:04 | publié le 24/02/2013 à 21:17
François Fillon, ici en octobre sur le plateau de TF1.
L'ancien premier ministre a réaffirmé sa «détermination totale» à préparer «le redressement» de la France.Pour François Fillon, «le temps n'est pas aux candidatures». Mais, invité du 20 heures de TF1 dimanche soir, l'ancien premier ministre a réaffirmé que sa «détermination est totale» pour accompagner «le redressement national» dont la France a besoin. «On a perdu deux élections, tout est à reconstruire, je vais me préparer», a expliqué le député de Paris qui a annoncé sa volonté d'aller «à la rencontre des Français».«Pour les entendre mais aussi leur dire ma part de vérité», a-t-il dit. Traduction, Fillon vise bien 2017 et fait l'impasse sur la Mairie de Paris.
Mardi soir, salle de la Mutualité à Paris, il développera sa stratégie et son projet, lors de son premier meeting depuis la bataille pour la présidence de l'UMP. Preuve de sa détermination à «rencontrer les Français», François Fillon se rendra jeudi au Salon de l'agriculture, Porte de Versailles à Paris, avant un déplacement en Alsace vendredi.
Dans son esprit, l'ancien premier ministre entend s'imposer comme premier opposant à François Hollande. L'affaire de la petite phrase sur Nicolas Sarkozy au Salon l'a profondément choqué. «Ce n'est pas très élégant, mais François Hollande nous a déjà habitués à ses petites blagues qui ne sont pas à la hauteur» de la fonction, a-t-il déploré. Sur la proposition de six semaines de vacances de Vincent Peillon, François Fillon a regretté «la méthode». Sans juger le fond, «c'est l'improvisation et absence totale de concertation», a-t-il noté.
Régler la question de ParisEn fait, l'exercice médiatique de ce dimanche soir sur TF1 était très attendu, tant de ses partisans que de ses détracteurs. François Fillon ne pouvait plus, en effet, vis-à-vis du plus grand nombre apparaître comme quelqu'un qui tergiverse plus qu'il n'avance. En termes plus cruels: «À ne pas se dévoiler plus, le risque était pour lui de se borlooïser, c'est-à-dire apparaître comme quelqu'un qui est candidat à tout, pour finalement ne l'être à rien…», glisse un élu copéiste.
À cet égard, l'annonce de la candidature parisienne de Nathalie Kosciusko-Morizet, il y a deux semaines, a été une bonne nouvelle pour François Fillon. Elle lui a offert incontestablement une porte de sortie honorable, loin du bourbier parisien. Non seulement, son ancienne ministre de l'Écologie apparaît comme populaire dans les premiers sondages, mais, en plus, elle n'était pas le premier choix de Jean-François Copé, qui aurait vu d'un bon œil l'arrivée dans le jeu de Jean-Louis Borloo.
Le désir de Fillon d'entrer en piste pour 2017 étant désormais clairement posé, la question parisienne étant elle aussi de son point de vue «réglée», l'hypothèse d'une éventuelle nouvelle candidature à la direction de l'UMP en septembre apparaît moins cruciale. «Désormais, François Fillon a dit où il voulait aller, le reste n'est que tactique…», croit savoir un cadre.
«Pré-candidat» Il n'empêche. Dans son entourage, la question divise encore. La députée des Yvelines Valérie Pécresse plaide pour une nouvelle candidature à la direction de l'UMP. Tandis que son collègue de Haute-Loire Laurent Wauquiez se prépare de son côté à porter lui-même les couleurs d'une candidature filloniste.
La question est en fait assez simple: désormais «pré-candidat» à la primaire UMP pour 2017, l'ancien premier ministre peut-il se passer de l'appareil et le laisser entre les mains de son ennemi intime Jean-François Copé? Pour beaucoup de ses amis, la réponse semble évidente. C'est non! Mais les mêmes le mettent aussi en garde sur une nouvelle candidature en septembre où il n'aurait «que des plumes à perdre».
Preuve que l'armistice signé le 17 décembre entre les deux hommes ne vaut pas la paix: mardi soir, à 19 heures précises, lorsque François Fillon prendra la parole devant ses sympathisants salle de la Mutualité à Paris, Jean-François Copé, lui, a prévu une réunion en audio-conférence avec plus de 500 cadres du parti. «Provocation!», s'étouffent les amis du premier. «Pur hasard!», s'écrient ceux du second.