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SALUÉE PAR LES CINQ MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ : L'Algérie fait le consensus chez les puissants
Par Brahim TAKHEROUBT - Dimanche 17 Fevrier 2013 - Une puissance indiscutable en Afrique du Nord
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et la Chine estiment que l'Algérie fait un «good job» en Afrique du Nord.
Jamais dans son histoire, l'Algérie n'a bénéficié d'un pareil consensus international dans son combat contre le terrorisme. Sans exception aucune et pour la première fois, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont exprimé, chacun de son côté, leur soutien à l'action menée par les forces de l'ANP et ont rappelé le rôle de leadership de l'Algérie dans la région d'Afrique du Nord et du Sahel.
Les Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, la France, la Fédération de Russie et la Chine sont unanimes: l'Algérie fait un «good job» et elle est la puissance sur laquelle il faut compter en Afrique du Nord. Un pareil «cadeau» dans un contexte marqué par la guerre au Mali et le chaos dans la plupart des pays de la région vaut son pesant d'or. C'est d'abord un gage de stabilité et de sécurité pour le pays. Ensuite, c'est un signal qui donnera à réfléchir à bien des pays intéressés par le leadership dans le Monde arabe ou qui seraient tentés par une entreprise de déstabilisation.
Le richissime micro-Etat du Qatar fait partie de ceux-là. Figure de nain dans le Moyen-Orient, le Qatar ne cache plus ses soutiens pour les partis islamistes, de même qu'il ne se gêne pas pour s'ingérer directement des les affaires internes d'autres pays.
Depuis le début du printemps arabe, il s'est donné un rôle d'acteur majeur dans la région au point d'agacer les autres monarchies du Golfe dont son voisin immédiat, l'Arabie Saoudite. Il a appuyé le parti Ennahda en Tunisie, offert sa médiation dans le conflit yéménite, contribué militairement à renverser El Gueddafi, il est à la tête des Etats arabes pour isoler la Syrie et il a déboursé une fortune pour soutenir le Mujao au Sahel.
Le label que viennent de donner les puissants du monde à l'Algérie en tant que puissance indiscutable en Afrique du Nord, aura peut-être pour effet de tempérer la «boulimie» diplomatique de ce micro-Etat du Golfe et en dissuader d'autres. Quand c'est le commandant de l'Africom qui salue la grandeur de l'ANP et fait son éloge, il faut le croire. «Je considère l'Algérie comme un leader régional, capable de coordonner les efforts des pays du Sahel pour faire face aux menaces à la sécurité transnationale», a déclaré devant les membres du Sénat américain le futur chef du Commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), le général David Rodriguez. «La connaissance dont dispose l'Algérie quant à la situation sur le terrain dans le nord du Mali est inestimable» a soutenu ce général américain. M.Rodriguez a avancé l'idée que s'il venait à être confirmé à la tête d'Africom, il continuerait à favoriser «le leadership régional de l'Algérie à travers, notamment la tenue de dialogues bilatéraux de haut niveau et les exercices militaires régionaux». Soutenant franchement les actions de l'Algérie, la France de Hollande a été la première à saluer ce leadership. S'exprimant sur l'assaut donné par les forces de l'ANP au site gazier de Tiguentourine. «(...) quand il y a une prise d'otages avec autant de personnes concernées et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner, ce qu'ils ont fait, leurs otages, un pays comme l'Algérie a les réponses qui me paraîssent les plus adaptées», a déclaré, le 20 janvier dernier, le président François Hollande, commentant l'assaut final de l'armée algérienne qui a mis fin à la prise d'otages au site gazier de Tiguentourine. «Lorsque le terrorisme se développe dans différentes parties du monde, il atteint nos peuples et nos intérêts, non seulement dans ces parties du monde, mais également chez nous dans notre pays», a déclaré, le 30 janvier dernier, le Premier ministre britannique, David Cameron qui était en visite à Alger, deux semaines après la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas. «La menace terroriste d'Al Qaîda à laquelle nous sommes confrontés dans certaines régions du Pakistan, du Yémen ou de Somalie, est nettement plus grande que le terrorisme d'Al Qaîda qui se développe au Mali», a poursuivi M.Cameron.
A ces trois puissances, s'ajoutent la Chine et la Fédération de Russie qui partagent les mêmes visions avec l'Algérie. Depuis le début de la crise au Sahel, l'assassinat de l'ambassadeur américain à Benghazi et l'attaque du site gazier de Tiguentourine, on assiste à un retour - ou plutôt au renforcement- de l'option sécuritaires dans la lutte antiterroriste. Cette option a été soulignée par le futur directeur de la CIA, John Brennan, qui a affirmé, il y a une semaine devant le Congrès, que les Etats-Unis «resteront en guerre» contre Al Qaîda et ses groupes affiliés qui, selon lui, cherchent encore à mener des attaques meurtrières à travers le monde. L'opportunité est inespérée pour l'Algérie afin d'extirper définitivement les racines du terrorisme. C'est la deuxième offre des Américains à l'Algérie après le fameux, «je veux travailler avec vous» lancé par l'ancien président G.W.Bush au Président Bouteflika, en 2001.