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Assassinat en Tunisie : la France et le monde s'indignent
Publié le 06.02.2013, 19h38 | Mise à jour : 07.02.2013, 01h17
Illustration.
Le président François Hollande a condamné «avec la plus grande fermeté» l'assassinat de Chokri Belaïd et fait part de la «préoccupation» de Paris face à «la montée des violences politiques» dans ce pays du Maghreb.
En France aussi, comme dans le reste du monde, des voix se sont élevées pour dénoncer cet acte «odieux».
Le président François Hollande a condamné «avec la plus grande fermeté» l'assassinat de Chokri Belaïd et fait part de la «préoccupation» de Paris face à «la montée des violences politiques» dans ce pays du Maghreb. Derrière lui, c'est toute la gauche qui a tenu à exprimé son désarroi. Dans un communiqué, le Parti socialiste a dit avoir constaté «avec inquiétude que la sécurité en Tunisie ne s’améliore pas, et il regrette les intimidations récurrentes ainsi que la tension persistante entre les différentes forces politiques». Le Premier secrétaire du parti, Harlem Désir, pour qui «Chokri Belaïd était un militant des libertés, un militant de gauche», a appelé Tunis à «tout mettre en oeuvre pour arrêter et juger les responsables de (l')assassinat».
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, qui est né à Tunis, a déploré le fait qu'«après la mort, en septembre, d'un militant du parti Nida Tounes, ou l'attaque, en décembre, du siège de l'Union générale tunisienne du travail, cet assassinat marque le franchissement d'un nouveau seuil dans l'usage de la violence politique en Tunisie».
De son côté, Europe Ecologie Les Verts (EELV) a fait part de son «indignation» suite au décès de la figure de l'opposition. Pour le parti communiste, «c'est la «révolution» tunisienne qui est directement visée. «Ce sont les aspirations populaires, l'espoir d'un vrai changement qui sont attaqués», a ajouté le parti écologiste.
A droite, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a jugé «préoccupants» les signaux provenant de Tunisie. Il s'interroge sur «l'opportunité», dans ce contexte, pour le président François Hollande de se rendre dans ce pays en mai prochain, comme il l'a annoncé mardi.
Le gouvernement algérien a lui aussi «fermement condamné» cet «assassinat odieux» et fait part de sa «profonde solidarité avec le peuple tunisien frère», tout en se disant «convaincu de la capacité des Tunisiens à surmonter cette dure épreuve et à aller de l'avant dans le parachèvement du processus démocratique». Dans un communiqué publié mercredi, le ministère des Affaires étrangères a rappelé sa position «contre l'utilisation de la violence, sous toutes ses formes, comme moyen d'expression politique».
Même critique du côté des Etats-Unis, qui ont «fermement» condamné cet acte «odieux et lâche». «Il n'existe aucune justification pour cet acte odieux et lâche, et la violence politique n'a aucune place dans la transition démocratique en Tunisie», a dénoncé l'ambassade américaine de Tunis dans un communiqué. «Nous exhortons le gouvernement tunisien à mener une enquête juste, transparente et professionnelle, afin de garantir que les auteurs de ces actes soient traduits en justice», a rajouté l'ambassade.
L'Allemagne exprime «sa tristesse» et «son horreur», par la voix de son ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, et appelle les responsables politiques tunisiens à «protéger l'héritage» de la révolution.
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Protestations et émotion près de l'ambassade de Tunisie à ParisQuelque 500 personnes selon l'AFP ont manifesté mercredi soir à Paris à l'appel de plusieurs partis et associations de Tunisiens en France près de l'ambassade de Tunisie pour protester contre le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd. «En Tunisie les islamistes tuent», «Non aux meurtres politiques, non à l'escalade de la violence», «dissolution des ligues fascistes de protection de la Révolution», «défendons le processus démocratique et les libertés publiques», ont-ils scandé.
Une délégation de huit personnes, dont des représentants du parti de Chokri Belaïd, farouche opposant aux islamistes, a été reçue à l'ambassade. «Nous réclamons la mise en berne du drapeau et surtout, nous exigeons la dissolution en Tunisie de la Ligue de protection de la révolution» (réunissant des milices pro-pouvoir), a expliqué Mohiédine Cherbib, président de la Fédération Tunisienne pour une Citoyenneté des deux rives (FTCR).
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À Paris, des centaines de manifestants ont dénoncé mercredi soir l'«assassinat indigne» de Chokri Belaïd.