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Paris renforce ses blindés au Mali
Publié le 24/01/2013 à 19:03
Soldats et véhicules blindés français à bord d'un avion américain au départ d'Istres et à destination du Mali, jeudi.
Des chars légers sont en cours d'acheminement pour renforcer le dispositif français.Après deux semaines de frappes aériennes, c'est l'armée de terre et ses chars qui montent en puissance dans le Sahel. Bientôt, de nouveaux blindés débarqueront dans le désert pour faire face aux tanks des djihadistes au nord du Mali. Au sein du second GTIA (Groupement tactique interarmes) embarqué depuis Toulon sur la Méditerranée, ont été chargés des véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), un engin de combat dernier cri qui viendra renforcer les «Sagaie», VBL (Véhicule blindé léger) et autres VAB (Véhicule de l'avant blindé) déjà à l'œuvre sur le terrain.
Chars et hélicoptères d'attaque - trois Tigre ont été déployés - auront notamment pour mission de participer à la destruction de l'armement des groupes armés islamistes. de fabrication soviétique et russe récupérés par les djihadistes lors des combats contre l'armée malienne en 2012, pillés dans les dépôts de Gao et de Tombouctou ou récupérés dans les arsenaux libyens au moment de la chute de Kadhafi, en 2011.
Les groupes armés islamistes possèdent également des pick-up Toyota équipés de canons et des véhicules de combat d'infanterie. «Ils sont bien équipés. Beaucoup mieux que les talibans en Afghanistan. Leur matériel est d'une génération assez récente», explique un officier de l'armée de terre. Pas plus que les chars, les missiles sol-air provenant des stocks d'armes libyens n'ont été utilisés. «Mais il faut rester prudent. On ne peut rien exclure», prévient-il.
L'inquiétude concernant la possible utilisation de missiles sol-air, capables d'abattre un avion ou un hélicoptère, existait bien avant la guerre. Comme les camions lance-roquettes, les mortiers et les mitrailleuses lourdes, ils ont été ciblés depuis le début de l'intervention par les frappes aériennes.
Selon
Les Échos, l'armée de terre s'apprêterait à envoyer dans le Sahel quatre chars Leclerc, le fleuron des blindés, le symbole de l'excellence guerrière de la France. Les états-majors ont pour l'instant démenti. Cependant, l'utilisation dans les sables du Sahara de ce monstre sacré ne constituerait pas seulement un signal politique et militaire fort.
Sur le terrain, certains spécialistes estiment qu'il apporterait un plus. Pas seulement pour détruire les chars des djihadistes. Mais pour surveiller, renseigner. «Un Leclerc, c'est plus qu'un char. C'est aussi une plate-forme d'observation mobile. Un superchar qui ouvre des capacités supplémentaires», explique un officier. En 1999, pendant la guerre du Kosovo, ils n'avaient pas tiré un seul coup de canon. «Mais ils ont permis aux militaires français de tout voir, jour et nuit.» Leur allonge de tir de 4.000 mètres permettrait aussi de compenser l'une des principales difficultés de cette guerre. L'élongation, c'est-à-dire la capacité, pour les djihadistes, dotés d'une grande mobilité, de se dissoudre dans l'immense espace désertique du Mali.
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Une partie des islamistes serait favorable à une solution politiqueL'un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), s'est scindé en deux, une partie de ses membres appelant jeudi à une «solution pacifique», au quatorzième jour de l'intervention militaire française au Mali. Des dissensions étaient déjà apparues dans cette organisation islamiste en décembre lorsque des cadres d'Ansar Dine avaient annoncé à Alger leur volonté de rompre avec le discours belliciste de leurs dirigeants. Ils ont créé un nouveau groupe, baptisé Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), l'Azawad étant le nom que les Touaregs donnent au nord du Mali, en proie à des tensions indépendantistes depuis des années