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Écrans : les risques pour la santé des enfants
Publié le 10/10/2012
Avant l'âge de 10 ans, la plupart des enfants ont accès à au moins cinq types d'écran différents.
Une étude britannique montre que les jeunes passent plus de temps à regarder la télévision que sur les bancs de l'école. Conséquence : plus d'obésité, de diabète mais aussi de troubles de l'attention.
Aric Sigman n'y va pas par quatre chemins: il est urgent de s'intéresser de très près au temps passé par les enfants devant des écrans, compte tenu des impacts sur la santé recensés dans de très nombreuses études. «Les enfants de tous âges sont beaucoup plus souvent devant un écran qu'auparavant», explique ce médecin anglais psychologue et spécialiste de la santé des enfants. Son travail est publié dans la revue Archives of Disease in Childhood. Avant l'âge de 10 ans, un petit Anglais accède à au moins cinq types d'écran différents: la télévision, bien sûr, mais également un ordinateur, une console de jeu, une tablette ou encore un téléphone portable.
Si l'on détaille le temps passé par nos chères têtes blondes devant un écran quelconque, les chiffres donnent effectivement le tournis. «Un enfant né aujourd'hui aura passé, à l'âge de 7 ans, l'équivalent d'une année pleine, jour et nuit, à scruter un écran», précise ainsi le scientifique. Il faut compter trois années pleines pour un jeune soufflant ses dix-huit bougies. À ce rythme-là, un octogénaire aura passé dix-huit ans devant un écran!
D'après l'étude, les jeunes Nord-Américains (Canada ou États-Unis) battent les petits Anglais. Les premiers restent en moyenne un peu moins de huit heures par jour scotchés à leurs écrans, contre six pour les jeunes Britanniques. Une étude européenne souligne par ailleurs que les parents n'établissent quasiment aucune règle pour le temps à regarder la télé.
Un enjeu de santé«Quoi qu'il en soit, précise le psychologue, le temps passé devant un écran n'est plus une question culturelle afin de savoir comment les enfants occupent leur temps libre. Il ne s'agit pas non plus de savoir si ce qu'ils regardent est ou non approprié à leur âge. La question, c'est qu'il s'agit d'un véritable enjeu de santé publique et d'un lien direct et linéaire avec le risque de maladie», assène-t-il. Selon Aric Sigman, les longues heures passées devant un écran représenteraient un risque en soi, au-delà de ceux plus connus qui sont liés à la simple sédentarité. Il y a non seulement des effets sur l'obésité, mais il semble également que cette occupation réduise la capacité d'attention des enfants, en agissant sur un neurotransmetteur.
Le médecin cite également un grand nombre d'études évoquant un lien avec des problèmes de santé, y compris des maladies cardiaques, des AVC ou encore le diabète. Certaines études pointent également les symptômes addictifs, mais aussi le risque d'isolement social ou encore l'incapacité à montrer de l'empathie.
Or tous ces problèmes sont très peu étudiés, regrette le médecin. «Peut-être parce que le temps passé devant les écrans ne correspond pas à une substance dangereuse ou à une activité risquée», explique-t-il. Le scientifique fait donc plusieurs suggestions pour essayer d'enrayer ces problèmes. Il suggère notamment la suppression des écrans dans les chambres et une meilleure prise de conscience du problème par les parents. Il faut également que les enfants de moins de 3 ans, «l'âge le plus vulnérable», ne puissent pas être en contact avec des écrans. Un âge précis qui permet notamment de guider des parents souvent désorientés par de simples ­recommandations où il est question de modération. «Un terme beaucoup trop vague», assure le médecin au regard des enjeux.