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Combats "au corps à corps" entre Français et islamistes au Mali
Le 16.01.2013 à 08h42 • Mis à jour le 16.01.2013 à 18h22
Un blindé français quitte Bamako pour le Nord, le 15 janvier.
Les forces spéciales françaises engagées au Mali se battent désormais "au corps à corps" avec les islamistes à Diabali, à environ 400 km au nord de Bamako, ont affirmé des sources de sécurité mercredi 16 janvier. Elles sont accompagnées par l'armée malienne.L'information a été confirmée par une source de sécurité régionale, qui a précisé que la colonne de soldats français partie de l'aéroport de Bamako ne participait pas à ces combats mais se tenait
"en alerte" à Niono (50 km au sud de Diabali) et à Markala, encore plus au sud.
Dans cette zone,
"nous avons les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés", selon le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian.
"On a affaire à plusieurs centaines, plus d'un millier – 1 200, 1 300 –, de terroristes dans la zone, avec peut-être des renforts demain", a-t-il ajouté.
Jusqu'à présent, les soldats français étaient essentiellement déployés dans la capitale, Bamako. Selon plusieurs témoins, des centaines de soldats maliens et français avaient pris la route route de Diabali dès mardi en fin d'après-midi, prise la veille par des islamistes armés et bombardée dans la nuit par l'aviation française.
Par ailleurs, un détachement d'une centaine de soldats français est arrivé mercredi matin pour relever des membres des forces spéciales et
"sécuriser" un pont stratégique sur le fleuve Niger à Markala, près de Ségou. Ce point de passage relie les territoires insurgés au sud et à la capitale Bamako.
"Nous allons relever les forces spéciales, qui ont réorganisé les forces maliennes qui étaient un peu en déroute, pour leur permettre de pousser peut-être un peu plus dans la profondeur", explique le lieutenant Marc (il ne divulgue que son prénom), du 21
e régiment d'infanterie de marine, venu du Tchad.
"UN CONFLIT DE TYPE GUÉRILLA"Sur Europe 1, l'amiral Edouard Guillaud a souligné que les forces françaises étaient confrontées à
"un conflit de type guérilla", situation à laquelle elles sont habituées. Il précise que l'aviation française a détruit, ces six derniers jours,
"des cibles fixes, c'est-à-dire des camps d'entraînement, des dépôts logistiques, des centres de commandement, par exemple, comme à Douentza ou à Gao".Mais, depuis des mois qu'ils tiennent le nord du pays et attendent une intervention militaire étrangère, les combattants de la coalition réunie autour d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ont eu le temps de préparer une guerre de mouvement et d'esquive, d'enterrer des dépôts de carburant dans l'immense zone désertique où ils se dispersent actuellement, de constituer des stocks d'armes hors des grandes agglomérations.
L'amiral Guillaud a par ailleurs confirmé, mercredi, que les djihadistes
"avaient récupéré des blindés auprès des forces maliennes, nous en avons détruit une partie la nuit dernière". La France a déployé 800 soldats depuis le début de son intervention militaire, vendredi 11 janvier, et ce dispositif doit être porté progressivement à 2 500 hommes.
LE PRÉSIDENT IVOIRIEN SOUHAITE UN SOUTIEN DE "TOUS LES EUROPÉENS"Le chef d'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a appelé mercredi à Berlin
"tous les Européens" à soutenir l'opération de la France au Mali, lors d'une conférence de presse avec la chancelière Angela Merkel.
"Je souhaite que cette action soit soutenue par tous les Européens. Il était urgent d'agir et je félicite le président Hollande mais tout le monde doit se mobiliser", a déclaré M. Ouattara, qui est aussi le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. De son côté, Angela Merkel a estimé que
"le terrorisme au Mali" était
"une menace pour l'Europe". L'Allemagne va mettre à disposition de la Cédéao deux avions de transport Transall ainsi qu'une aide humanitaire d'un million d'euros à destination des réfugiés dans les pays voisins du Mali.
DÉBAT PARLEMENTAIRE SUR L'ENGAGEMENT AU MALIL'Assemblée nationale a débattu mercredi de l'engagement français au Mali. En ouverture, Jean-Marc Ayrault a salué
"l'esprit de responsabilité dont toutes les forces politiques ont témoigné" depuis le début de l'opération "Serval", le 11 janvier.
Quelques heures auparavant, le président de l'UMP, Jean-François Copé, avait toutefois exprimé une
"inquiétude forte" en raison de
"la solitude de la France" au Mali, tout en réaffirmant son soutien au gouvernement pour cette intervention.