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Les initiatives se multiplient pour une transition en Syrie
Mis à jour le 18/12/2012 à 11:49 | publié le 18/12/2012 à 10:16
La Russie aimerait voir jouer un rôle à Farouk al-Sharaa, actuel vice-président, dans la transition en Syrie.
Le vice-président syrien, Farouk al-Sharaa, a appelé de ses vœux un accord «historique» entre le régime et les rebelles.L'ancien chef de la diplomatie syrienne, Farouk al-Sharaa, est venu mêler sa voix aux appels à une solution négociée. Dans une interview au quotidien libanais prosyrien
Al-Akhbar, il a appelé de ses vœux un accord «historique» entre les parties, convaincu que ni le régime, ni les rebelles ne peuvent gagner militairement. Le vice-président de la république - un sunnite comme les insurgés - ne craint pas d'afficher ses divergences avec Bachar el-Assad, qui le maintiendrait en résidence surveillée à Damas. «Il [Assad] ne cache pas sa volonté d'aboutir militairement jusqu'à la victoire finale et [il croit qu'] après, le dialogue sera réellement possible», ajoute Farouk al-Sharaa. Ce dernier estime qu'il y a des «opinions et des points de vue différents dans le commandement syrien. Cependant, ce n'est pas arrivé au point où l'on peut parler de courants».
C'est la première fois qu'un haut dirigeant syrien fait de telles déclarations. Même s'il se tient à l'écart de la gestion de la crise, Farouk al-Sharaa peut-il parler ainsi sans disposer d'un feu vert au sommet de l'État? «D'ordinaire, non», relève un Syrien, familier des arcanes du pouvoir. En fin de semaine dernière, il a déjeuné avec un dirigeant de l'opposition de l'intérieur, selon nos informations. La Russie aimerait voir jouer un rôle à Farouk al-Sharaa dans la transition, être celui à qui el-Assad léguerait ses responsabilités internationales. Or, Moscou commence à mesurer son soutien à son allié syrien. La Russie et les États-Unis se sont mis d'accord pour envoyer le médiateur international Lakhdar Brahimi à Damas en vue de favoriser une transition politique. L'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe attend de recevoir le feu vert des services de sécurié de l'ONU pour entamer sa mission.
«Le modèle Assad est mort»Lundi, l'Iran, l'autre important allié de la Syrie, a présenté un «plan de sortie» de crise en six points, comprenant «l'arrêt des violences» et «un dialogue national» entre le régime et l'opposition en vue de former un «gouvernement de transition». Même si Téhéran n'envisage pas de lâcher Bachar el-Assad, l'Iran ne peut ignorer la réalité d'un pouvoir qui perd du terrain face aux insurgés. «Le retour en arrière est impossible. Le modèle Assad est mort», confiaient récemment de hauts responsables iraniens à un opposant syrien qui leur rendait visite. Mais l'Iran comme la Russie ne veulent pas voir tomber la Syrie dans l'orbite des monarchies du Golfe, l'Arabie saoudite et le Qatar, les principaux soutiens financiers et logistiques de la rébellion.
Enfin, la Turquie a proposé récemment à la Russie une nouvelle formule pour une transition pacifique en Syrie, et Moscou l'a trouvée «créative», rapportait lundi le journal turc
Radikal. Selon cette formule, el-Assad quitterait le pouvoir au premier trimestre 2013 et le pouvoir passerait, pour une période de transition, à la Coalition nationale, reconnue la semaine dernière comme représentante du peuple syrien par une centaine de pays.
Ce plan a été présenté le 3 décembre par le premier ministre turc Recep Erdogan au président russe Vladimir Poutine, en visite à Istanbul. Il serait en discussion entre les États-Unis, la Russie, l'Égypte, le Qatar et les Nations unies. En parallèle, Américains et Russes ont récemment échangé des noms d'opposants et de responsables syriens qui pourraient composer un futur gouvernement de transition. Après leurs récents pourparlers à Dublin, puis à Genève, ils se sont mis d'accord pour créer chacun un groupe de travail, en concertation avec l'équipe de Lakhdar Brahimi.L'une des principales pierres d'achoppement de toutes ces tractations est le sort qui sera réservé à Assad.