Le Monde.fr avec AFP | 06.02.2014 à 05h05 • Mis à jour le 06.02.2014 à 08h18
Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, et Ahmad Jarba, de la Coalition nationale syrienne d'opposition, à Moscou le 4 février.
L'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a fait savoir mercredi 5 février que pour la Russie, ce n'était pas encore « le bon moment » de discuter au Conseil de sécurité d'une résolution réclamant un meilleur accès humanitaire en Syrie. Selon le diplomate russe, ce genre d'initiatives aboutit généralement à un texte « politisé » — c'est-à-dire critique envers le régime syrien — alors que Moscou, allié de Damas, plaide pour « une approche pragmatique ».
Vendredi dernier, les négociations de Genève, qui visaient à trouver une solution de sortie de crise politique, se sont achevées sans résultat concret, notamment sur une aide humanitaire à la ville de Homs assiégée. Trois millions de civils syriens sont pris au piège des combats dans tout le pays, dont plus de 2 500 dans cette ville du centre de la Syrie, selon l'ONU. Depuis, les Occidentaux et certains pays arabes qui soutiennent l'opposition syrienne préparent donc un texte qu'ils espèrent mettre sur la table du Conseil cette semaine.
Lire le décryptage : Syrie : résultat quasi nul pour la conférence « Genève 2 »
http://www.lemonde.fr/international/article/2014/02/01/resultat-quasi-nul-pour-la-conference-geneve-2_4358299_3210.html
Pour le diplomate russe, la première session des pourparlers de Genève entre pouvoir et opposition — qui doivent reprendre le 10 février — « est un bon début ». Il a plaidé une nouvelle fois pour « qu'on trouve un moyen d'associer l'Iran de manière constructive » à ce processus. Ne pas inviter l'Iran, qui soutient le régime de Damas, à l'ouverture de la conférence de Genève « était une erreur », a-t-il affirmé.
Lire les témoignages : « Le régime syrien n'arrêtera de tuer sa population que par la force »
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/01/25/le-regime-syrien-n-arretera-de-tuer-sa-population-que-par-la-force_4354144_3218.html
SUR LES ARMES CHIMIQUES, « LES CHOSES AVANCENT »
Sur le programme de destruction des armes chimiques syriennes, qui a pris beaucoup de retard, M. Tchourkine a rendu hommage aux efforts de Damas. « Les choses avancent, l'opération conjointe ONU-OIAC [Organisation pour l'interdiction des armes chimiques] fonctionne bien, a-t-il constaté. Nous pensons que ce projet va être réalisé dans les temps. »
Le président syrien, Bachar Al-Assad, s'est en effet engagé à éliminer tout son arsenal chimique d'ici la fin juin sous peine de sanctions, voire de recours à la force. Or, moins de 5 % des agents chimiques les plus dangereux ont jusqu'à présent été évacués de Syrie, a constaté l'OIAC. Les Occidentaux accusent le régime de traîner des pieds, alors que celui-ci fait valoir les difficultés de l'entreprise dans un pays en guerre.