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Syrie : Kerry et Hollande pour une résolution «forte et contraignante»
Publié le 16.09.2013, 06h49 | Mise à jour : 17h38 Le président François Hollande et John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, mais aussi son homologue britannique William Hague, ont jugé lundi «essentiel» de parvenir à «une résolution forte et contraignante» à l'Onu sur la Syrie.
Journée déterminante dans le confit syrien et les discussions diplomatiques qui l'entourent. Le rapport tant attendu de l'ONU sur les attaques à l'arme chimique du 21 août, qui auraient fait 1400 morts dans la banlieue de Damas, a été remis ce lundi après-midi au Conseil de sécurité de l'ONU. Les preuves de l'utilisation de gaz sarin «sont flagrantes», selon des inspecteurs onusiens. Deux jours après l'accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique de Bachar al-Assad, il devrait donner un coup d'accélérateur aux négociations.
Par ailleurs, dans la matinée, à Paris, François Hollande s'est entretenu à l'Elysée avec John Kerry, le patron de la diplomatie américaine, en présence des ministres des Affaires étrangères britannique et français. Les trois pays ont insisté sur une résolution «contraignante» à l'ONU. Moscou a aussitôt réagi aux déclarations des ministres occidentaux, en affirmant compter sur les Etats-Unis pour s'en tenir au texte de l'accord conclu à Genève, et ne pas aller au-delà.
John Kerry à l'Elysée ce matin. Le secrétaire d'Etat américain aux affaires étrangères John Kerry et son homologue britannique William Hague, ont rencontré vers 10 heures à l'Elysée François Hollande, en présence de Laurent Fabius. Ils ont jugé «essentiel» de parvenir à «une résolution forte et contraignante» à l'Onu sur la Syrie, a indiqué l'Elysée. Tous trois ont souhaité «un calendrier précis» pour le contrôle et le démantèlement de l'arsenal chimique du régime syrien. Français, Américains et Britanniques «ont décidé de rester extrêmement groupés dans la semaine qui vient», convenant aussi de «travailler dès maintenant à une solution politique en lien avec l'opposition». Il faut «avancer très vite» compte tenu d'une situation «très compliquée sur le terrain», a-t-on insisté à l'Elysée.
Fabius prévient Damas.... Lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de la rencontre, Laurent Fabius a indiqué qu'il y aurait «de sérieuses conséquences» pour la Syrie si la résolution de l'ONU n'était pas appliquée.
... et annonce l'organisation d'une réunion avec l'opposition syrienne. «Nous savons que pour négocier une solution politique, il faut une opposition forte. Nous comptons donc également renforcer notre soutien à la Coalition nationale syrienne et dans cet esprit il sera organisé à New York à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies une grande réunion internationale autour de la coalition nationale syrienne», a déclaré le chef de la diplomatie française
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Moscou veut s'en tenir à l'accord de samedi, sinon adieu à la conférence de paix. Fidèle à ses positions, la Russie a mis en garde lundi contre une résolution menaçant la Syrie, qui ne correspond pas selon elle à l'accord de Genève, au moment où France, Etats-Unis et Royaume-Uni se prononçaient pour un texte très contraignant et entend s'en tenir à l'accord américano-russe. «Si quelqu'un veut menacer, chercher des prétextes pour des frappes, c'est une voie qui suggère à l'opposition au régime qu'on attend d'eux de nouvelles provocations, et c'est même une voie qui peut saper définitivement la perspective de Genève 2», la conférence de paix que la communauté internationale tente d'organiser pour mettre fin à la crise syrienne, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui recevra mardi son homologue français Laurent Fabius.
Des pressions des deux côtés. «La Russie, les Américains, tous les camps, ont exercé une pression sur ce rapport», a confié un responsable de l'ONU à l'AFP. «Le bureau de Ban Ki-moon a pesé chaque mot. Le message doit montrer combien l'attaque a été sérieuse mais il doit également soutenir l'initiative russo-américaine».
Un accord qui doit déboucher sur une résolution. Cet accord doit être traduit dans une résolution aux Nations unies et il est certain que le rapport des inspecteurs de l'ONU va peser sur cette résolution. Bien qu'elle n'y ait pas été associée, la France va tenter d'entraîner ses partenaires de l'ONU vers l'adoption d'une résolution forte, que le président François Hollande espère voir adoptée avant la fin de la semaine. L'accord de Genève est «une étape importante, mais ce n'est pas le point d'arrivée», relevait dimanche sur TF1 le président français, pour qui «l'option militaire doit demeurer, sinon il n'y aura pas de contrainte».
Rapprochement entre rebelles kurdes et opposition. Les rebelles du Conseil national kurde ont signé après des mois de négociations, un accord renforçant leur représentation au sein de la Coalition nationale syrienne. Ce texte reconnaît «l'identité nationale kurde». Le nombre de représentants de ce peuplue qui allaient rejoindre la Coalition nationale syrienne n'avait pas encore été déterminé. Longtemps opprimés par le régime syrien, les Kurdes ont eu des frictions avec l'opposition. Et, des combats ont opposé ces derniers mois dans les zones à majorité kurde du nord de la Syrie les combattants kurdes aux jihadistes du Front al-Nosra et de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL) qui combattent dans la rébellion.
La Commission de l'ONU sur les droits de l'homme enquête sur 14 attaques chimiques. La Commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie a annoncé lundi qu'elle enquêtait sur 14 cas présumés d'attaques chimiques qui auraient été commis depuis septembre 2011. Mais elle n'a pas établi qui est responsable. La Commission, qui n'a jamais eu l'autorisation de se rendre en Syrie, espère néanmoins encore recevoir le feu vert de Damas pour se rendre sur les lieux présumés de ces 14 attaques et établir, dans la mesure du possible, l'identité des responsables, a expliqué Carla del Ponte, membre de cette la commission.