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Notre-Dame-des-Landes : les opposants vont être expulsés
Mis à jour le 12/12/2012 à 23:52 | publié le 12/12/2012 à 16:55
Les opposants à l'aéroport auraient fait usage de cocktail Molotov, selon la préfecture.
Le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a autorisé l'expulsion des opposants et la destruction des cabanes construites sur la zone du projet d'aéroport. Mercredi, des gendarmes ont été la cible d'«actions violentes», selon la préfecture.Le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a ordonné l'expulsion des opposants à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes. Le texte, révélé mercredi mais renvoyant à une décision prise dès la veille, prévoit la démolition des cabanes occupées «sans droit ni titre» sur la parcelle de la Châtaigne, site clé de la contestation. Par cette ordonnance, le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, est autorisé à faire usage «du concours de la force publique» pour déloger les occupants. Selon les autorités, les opposants n'ont plus de protection judiciaire. «Cela signifie que le préfet peut décider une intervention quand il le jugera opportun», a indiqué une source proche des pouvoirs publics. «La décision d'intervenir par la force n'est pas prise à ce stade», a toutefois précisé Christian de Lavernée mercredi soir sur BFM-TV.
Pour Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale organisation d'opposants, la rapidité de la prise de décision du tribunal est «bizarre». Il dénonce «une justice expéditive au service de la préfecture et une justice très lente qui laisse passer les affaires des citoyens».
Des gendarmes tombés dans un «guet-apens»Mercredi, la zone du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été une nouvelle fois le théâtre de violences. La préfecture de Loire-Atlantique a dénoncé des «actions violentes» commises contre des gendarmes par des opposants. Sur BFM-TV, le préfet a dénoncé «un guet-apens» orchestré dans la matinée «par une quarantaine d'individus, les uns disposant une herse sur la route tandis qu'un autre groupe tentait d'attaquer les gendarmes à revers». Aucun gendarme n'a été blessé, tandis qu'un opposant a été soigné pour une blessure légère à la tête.
Une heure après cette attaque, une deuxième charge a eu lieu sur le lieu-dit «Le Rosier», site emblématique de l'opposition au projet d'aéroport. Cette fois-ci, ce sont «une cinquantaine d'assaillants casqués et munis de boucliers, de frondes et de cocktails Molotov qui se sont attaqués à un autre peloton de surveillance», rapporte la préfecture qui parle de violences «particulièrement irresponsables et contre-productives».
Michel Tarin, membre historique de la coordination des opposants, a confirmé les heurts. «Ça a canardé des deux côtés. La violence, il ne faut pas que ça continue, ça dessert tout le monde. Mais la violence vient du fait que ce territoire est occupé tant qu'on maintient la pression comme ça. Faut pas croire que ce sera sans problème», a-t-il déclaré. «Les forces de l'ordre sont considérées comme forces ennemies, nous sommes sous la menace perpétuelle d'une expulsion: ici, ils ne sont pas chez eux, les forces de l'État ne sont pas les bienvenues», a-t-il ajouté.
Des membres de la «commission du dialogue», mise en place par le gouvernement, sont arrivés à Nantes mardi. Ils vont tenter de trouver une sortie de crise, mais ne remettront pas en cause le projet d'aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes. «Nous avons proposé il y a une semaine au chef de l'État la mise en place d'une commission de dialogue, mais qui aille au fond du dossier. Nous n'avons pas encore eu de réponse», a conclu Michel Tarin.