Juppé a 15 jours pour sauver l'UMP

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Juppé a 15 jours pour sauver l'UMP

Publié le 23.11.2012, 06h52 | Mise à jour : 07h49


ARCHIVES. Le maire de Bordeaux et fondateur de l'UMP, Alain Juppé,va présider une instance collégiale pour tenter de sortir de la crise aigüe que traverse l'UMP.

Le compte à rebours est lancé. Appelé à la rescousse pour jouer les médiateurs et sortir l'UMP d'un conflit interne dévastateur opposant Copé à Fillon, Alain Juppé a 15 jours devant lui. Le temps de trouver un terrain d'entente, d'apaiser les tensions et de rendre ses conclusions.

Une instance collégiale.

Il présidera une «instance collégiale» comportant notamment un représentant de chaque camp. En parallèle, la commission nationale des recours de l'UMP, instance interne chargée de trancher les litiges électoraux et saisie jeudi par Copé, se réunira dimanche à 11 heures au siège du parti, selon plusieurs de ses membres. Mais d'ores et déjà, Fillon a fait savoir qu'il ne déposerait pas ses recours devant elle. Il semble douter de son impartialité.

Une plainte pour diffamation.

Le travail de ces deux instances de l'UMP ne sera pas simple, dans une ambiance où les pro-Copé et les pro-Fillon s'accusent mutuellement de bourrage d'urnes lors de l'élection. Quite à régler ça devant les tribunaux. Eric Ciotti, proche de Fillon a déclaré jeudi qu'il allait porter plainte pour «diffamation» contre Jérôme Lavrilleux, proche de Copé qui avait évoqué un peu plus tôt des «irrégularités grossières» à Nice, le fief du directeur de campagne de Fillon.

Fillon et Copé d'écharpent.

De leur côté, les chefs ne s'épargnent pas. Jeudi matin sur Europe 1, Jean-François Copé a qualifié François Fillon de «mauvais perdant qui vient donner des leçons de morale sans jamais se les appliquer à lui-même.» Et Fillon avait menacé mercredi de saisir la justice pour contester les résultats du vote des adhérents dimanche, si sa demande de médiation Juppé n'était pas entendue.

La boulette de la Cocoe.

Jeudi, la tension a atteint son paroxysme quand la désormais célèbre Cocoe, la commission de contrôle électorale à l'UMP, a reconnu que trois fédérations d'Outre-mer, dont les votes étaient favorables à Fillon, avaient été oubliées. Ce qui, selon ses soutiens, ferait gagner Fillon de 26 voix, alors qu'il avait dans un premier temps accepté la défaite lundi, en prenant acte de la courte victoire de Copé, élu avec 98 voix d'avance.

Il faut recompter les voix.

Le président de la Cocoe, visiblement embarrassé par la situation ubuesque dont il est à l'origine, a fait volte-face dans la journée de jeudi. Arpès avoir écrit que «l'addition de ces résultats à ceux de la veille aboutirait vraisemblablement à une inversion des résultats d'une vingtaine de voix», il a expliqué par la suite sur France 2 qu'il n'était pas possible actuellement «de savoir qui va gagner» et qu'il fallait recompter dans «4 ou 5 fédérations».

L'avenir de l'UMP en jeu.

Nul doute que ce grand déballage va laisser des traces à -l'UMP, tous les grands ténors sont d'accord pour le dire. Pour autant, l'avenir du parti s'inscrit-il en pointillé? Juppé, l'un de ses «pères fondateurs», le redoutent. «Ce qui est désormais en cause, ce n'est plus la présidence de l'UMP, c'est l'existence même de l'UMP. Au bénéfice de qui ? C'est très clair, d'un côté du Front national, de l'autre côté du Parti socialiste.»