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Europe : l’union sacrée pour sauver l’euro
27 juillet 2012 à 22:26 (Mis à jour: 28 juillet 2012 à 10:10)
François Hollande et Angela Merkel.
Merkel et Hollande ont apporté, vendredi, leur plein soutien au président de la BCE, Mario Draghi.Pas de énième «sommet de la dernière chance», mais une mobilisation générale de la Banque centrale européenne (BCE) et des Etats pour enrayer l’emballement estival des marchés qui menace de faire chuter l’Espagne, voire l’Italie. Jeudi, Mario Draghi a armé son bazooka :
«Dans le cadre de son mandat, la BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant.» Hier, Merkel et Hollande ont apporté leur soutien au président de l’institut d’émission.
Impressionnés, les marchés se sont calmés : les taux d’intérêt à dix ans sur les dettes espagnole et italienne se sont fortement détendus et l’euro a retrouvé des couleurs face au dollar. Les investisseurs sont manifestement rassurés par la détermination allemande à sauver l’euro.
Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, s’est même démarqué de la Bundesbank (Buba), qui restait opposée, vendredi, à la réactivation du programme (en sommeil depuis mars) de rachat d’obligations sur le marché secondaire (celui de la revente). Il lui a rétorqué que les déclarations de Draghi s’inscrivaient
«dans le cadre du mandat de la BCE, qui est de prendre les mesures nécessaires à la préservation de l’euro».Le communiqué franco-allemand enfonce le clou : les deux pays
«sont fondamentalement attachés à l’intégrité de la zone euro [et] déterminés à tout faire pour la protéger. Les Etats membres, comme les institutions européennes, chacun selon ses prérogatives, doivent remplir leurs obligations à cette fin». Bref, la BCE, qui peut compter sur les Etats, n’est pas sortie de son rôle et peut, si elle le veut, intervenir sur le marché de la dette. La Buba doit se sentir bien seule…
Berlin et Paris ont aussi répété leur détermination à appliquer
«rapidement» les décisions du sommet de juin. Elles prévoient notamment d’autoriser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) à intervenir directement sur le marché de la dette publique (à condition que les Etats attaqués le demandent).
Et en coulisse, le débat sur l’octroi d’une licence bancaire au FESF a repris : l’idée est de l’autoriser à s’approvisionner directement au guichet de la BCE. Cela lui permettrait, dans la limite des sommes encore à sa disposition (200 milliards d’euros), de prêter de l’argent aux Etats à des taux défiants toute concurrence… Désormais, les marchés attendent la réunion de jeudi de la BCE : c’est à ce moment que l’on saura si Draghi passe des mots aux actes.