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Présidence de l'UMP : Copé et Fillon revendiquent tous deux la victoire dans la confusion
Publié le 19.11.2012 à 00h54 • Mis à jour le 19.11.2012 à 09h00
Jean-François Copé au siège de l'UMP, dimanche 18 novembre au soir.
La situation : les deux camps revendiquent la victoire, un recomptage intégral en cours. Un peu avant minuit, chacun des deux candidats a revendiqué la victoire par un faible écart de voix, dimanche 18 novembre : selon Jean-François Copé, qui a fait un véritable discours de victoire, il aurait gagné par un peu plus de 1 000 voix d'écart, avec une participation supérieure à 50 %, dans un scrutin où 300 000 militants étaient appelés à voter.
François Fillon, qui est venu quelques minutes plus tard face à la presse, estime pour sa part qu'il a gagné par 224 voix d'avance et qu'il
"ne se laissera pas voler la victoire". L'ancien premier ministre reproche à son adversaire de ne pas avoir attendu le verdict de la Commission d'Organisation et de Contrôle des Opérations Électorales de l'UMP, qui devait normalement proclamer le résultat.
L'ex-premier ministre, venu dans la nuit au siège de l'UMP à Paris, a estimé à son départ vers 4 heures que personne ne pouvait encore
"se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP".
"Notre formation politique est dans l'incapacité de donner un résultat. C'est un dysfonctionnement majeur qui fait peser un doute très important sur cette élection. J'en suis extrêmement choqué. Nous allons reprendre les travaux demain matin mais en tout cas, personne ne peut aujourd'hui se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP tant que la commission n'a pas validé les résultats et elle est loin de le faire", a-t-il déclaré à la presse avant de quitter le siège de l'UMP, rue de Vaugirard (Paris 15
e), où se sont interrompus pour la nuit les travaux de la commission interne chargée de vérifier les résultats.
Confusion totale. Les informations sur les résultats ne sont parvenus à la presse que de manière partielle. Impossible, donc, de dire qui a raison entre les deux camps, notamment en raison des votes par correpondance des militants des DOM et de l'étranger.
Selon les résultats transmis par les fédérations, Jean-François Copé serait en tête dans le sud-est, le grand ouest, le lyonnais, la région parisienne. François Fillon ferait de bons scores en Bretagne et dans l'ouest, en Drôme-Ardèche ou dans l'Est.
L'argument principal du camp Fillon est celui d'un
"coup de force" de Jean-François Copé. Ce dernier a en effet été lui-même annoncer sa victoire dans la soirée, sans prendre la peine d'appeler son adversaire pour le prévenir. Un
"putsch médiatique". Dans les deux camps, on se fie à ses propres comptages qu'on juge
"certains". Selon plusieurs sources, la COCOE aurait demandé un recomptage total des voix, département par département.
François Fillon le 18 novembre au soir.
Soupçons de fraude. Derrière ces attaques, des soupçons de fraude agités par les deux camps. Dès dimanche après-midi, les partisans de M. Copé ont prévenu de cas suspects à Nice, notamment dans le premier bureau de vote de cette ville, dont le maire, M. Estrosi, est un soutien de François Fillon. Dans ce bureau, le nombre de votants était deux fois supérieur au nombre de signatures sur la liste d'émargement. Après nombre de recomptages, en fin de soirée, le bureau donnait finalement la victoire à François Fillon, d'une seule voix.
Le camp Fillon, resté quelque peu silencieux au début de la soirée alors que les partisans de M. Copé multipliaient les interventions dans les médias, a évoqué vers 22 heures d'autres soupçons de fraude, cette fois en faveur de leur adversaire.
"Nous formulerons un certain nombre de contestations, bien supérieures à celles de Jean-François Copé", a lancé le député UMP Bernard Debré. Jérôme Chartier, soutien de M. Fillon, citait ainsi des cas dans les Bouches-du-Rhône, la Haute Garonne... D'autres cas ont aussi été cités, notamment à Boulogne.
Critiques contre le camp Copé. Au-delà de la fraude, le camp Fillon dénonce la désorganisation du vote, et évoque en filigrane des cas où tout aurait été organisé pour favorisé Jean-François Copé. L'ancienne ministre Valérie Pécresse évoque ainsi un bureau de vote pro-Fillon à Neuilly si petit qu'il fallait
"2h45 en moyenne" aux militants pour voter. Les partisans de François Fillon ont multiplié les déclarations contre la revendication de victoire de M. Copé.
Sur Twitter, les partisans des deux candidats se sont affrontés parfois avec virulence, à l'image du député Lionel Tardy (pro-Fillon), qui a interpellé vertement l'ex députée (copéiste) Valérie Rosso-Debord.
Rosso-Debord Valerie @
VRossoDebord 18 Nov 12
#
UMP etrange à Nice 1178 bulletins pour 590 signatures ....les morts ont voté ??
Lionel TARDY @
DeputeTardy @
VRossoDebord ... arrêtez de vous enfoncer et de raconter des conneries avec@SebastienHuyghe
18 Nov 12