Fillon ironise sur Hollande : «Le changement, c'est pour dans deux ans»
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Jamel Administrateur
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Sujet: Fillon ironise sur Hollande : «Le changement, c'est pour dans deux ans» Lun 10 Sep - 8:27
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Fillon ironise sur Hollande : «Le changement, c'est pour dans deux ans»
Publié le 10.09.2012, 07h18 | Mise à jour : 09h55
Ironisant sur le slogan de campagne de l'ex candidat Hollande, François Fillon a constaté que « le changement, c'était pour maintenant, et maintenant le changement c'est pour dans deux ans...et ce ne sera même pas un changement ! » Invité exceptionnel du journal de 20 heures de TF1, dimanche soir, François Hollande a tenté de faire taire les doutes sur son action. Réputé pour son humour, le chef de l'Etat a changé de ton et a voulu démontrer sa capacité à mener la barque dans la tempête. Il a promis d'inverser la courbe du chômage d'ici un an, fixé un «agenda du redressement de deux ans» et annoncé 20 milliards d'euros d'impôts en plus pour 2013 : 10 milliards à la charge des ménages français, 10 milliards assumés par les entreprises. L'Etat, lui, poursuivra ses économies à hauteur, là aussi, de 10 milliards.
«J’accélère», a-t-il lancé, se présentant désormais comme un « président d’action et de mouvement ». «Tout sera engagé d'ici la fin de l'année», a assuré François Hollande. Son action sera donc scrutée dans les moindres détails.
Les réactions politiques ce lundi matin ont rythmé les matinales dans les médias.
La question du jour : François Hollande vous a-t-il convaincu ?
Quelque 9,9 millions de téléspectateurs en moyenne ont suivi l'émission. Selon TF1, l'intervention d'une demi-heure a représenté une part d'audience de 41,1 %, avec un pic en fin d'interview avec 11 millions de téléspectateurs.
Jean-Claude Mailly (FO) : «Je suis assez inquiet». A propos des futures négociations entre les syndicats et le patronat sur la sécurisation de l'emploi, Jean-Claude Mailly se montre sceptique sur leur issue positive. «Un accord gagnant-gagnant, comme le souhaite le président, dans une situation de crise (...) ce sont surtout les salariés qui seront perdants». «La négociation avec le patronat», ajoute-t-il, «sera particulièrement difficile(...) il ne faut pas se faire d'illusion». François Hollande a donné jusqu'à la fin de l'année aux partenaires sociaux pour tenter de parvenir à un accord, faute de quoi le gouvernement «prendra ses responsabilités», rappele le leader de FO, c'est-à-dire qu'il légifèrera.
twitter-tweet a écrit:
Hollande c'est taxer plus pour dépenser plus. 2 fois + de nouvelles taxes que d'économies. Nous faisions l'inverse 2/3 baisses de dépenses — Valérie Pécresse (@vpecresse) Septembre 10, 2012
Copé (UMP) : «Hollande est en train de tromper gravement les Français.» «Alerte ! Je suis très inquiet pour la France. Je n'ai rien entendu qui permette de redresser le pays», déclare le secrétaire général de l'UMP, sur RTL. «François Hollande est en train de tromper gravement les Français. Il nous expliquait depuis des mois que lui, il ferait le changement maintenant. Il nous annonce que le changement, c'est pas avant 2014», ajoute-t-il. «Il veut faire croire aux Français qu'en faisant des augmentations massives d'impôts, il (va) résoudre les problèmes économiques de notre pays (...) J'ai été ministre du Budget pendant trois ans, j'en ai retenu une leçon, c'est que la réduction des déficits, ça commence par la baisse des dépenses publiques, pas par les hausses massives d'impôts», insiste le député-maire de Meaux. «Arrêtons de faire croire que c'est les riches qui vont payer(...) Les hausses d'impôts vont toucher tous les Français», a-t-il prédit.
Besancenot (NPA) : un discours de Hollande surtout «comptable». François Hollande a été «fidèle à lui-même», commente Olivier Besancenot, l'ex-candidat trotskiste à l'Elysée sur LCI. «Il n'y a rien de neuf sur le fond politique, si ce n'est des mesures qui, globalement, vont vers son côté de plus en plus libéral, c'est son penchant naturel». Evoquant le plan en 30 milliards détaillé par M. Hollande pour 2013 (10 milliards d'économies, 10 d'impôts sur les ménages, 10 sur les entreprises), Olivier Besancenot pointe «la petite musique qui consiste à dire: on va demander des efforts répartis entre tous. Sauf que, quand vous avez 10 milliards pour l'Etat, ça veut dire concrètement moins de services publics, notamment dans des domaines essentiels» comme «la santé», selon lui. «Pour résumer, à 75% un discours comptable», selon le porte-parole du NPA.
François Fillon (UMP) a vu «un président aux abois». Sur Europe 1, l'ancien Premier ministre estime que les annonces du chef de l'Etat ne sont « absolument pas à la mesure des enjeux » et traduisent un « désarroi ». Ironisant sur le slogan de campagne de l'ex candidat Hollande, François Fillon a constaté que « le changement, c'était pour maintenant, et maintenant le changement c'est pour dans deux ans...et ce ne sera même pas un changement ! ». « Dans deux ans, il y aura du chômage et on sera en récession », prévoit François Fillon, pour qui le chef de l'Etat « n'accélère rien du tout », et n'annonce « aucune réforme de structure ».
twitter-tweet a écrit:
Je le dis, dans 2 ans, si la politique conduite est celle annoncée, la France aura du chômage supplémentaire et récession #JTHollande #E1 — François Fillon (@FrancoisFillon) Septembre 10, 2012
Marine Le Pen (FN) : «François Hollande commet une erreur de diagnostic». Selon la présidente du FN, interrogée sur France Info, «la maladie, c'est la concurrence déloyale de certains pays». «Il y a quelques mesurettes ringardes qui viennent de la préhistoire socialiste», critique-t-elle. Pour toutes ces raisons, les députés du rassemblement Bleu Marine Gilbert Collard et Marion Maréchal Le Pen ne voteront pas les mesures proposées par le gouvernement Ayrault cette semaine au palais Bourbon. «Il faut faire cesser le dumping monétaire, social et environnemental», martèle-t-elle. Tout en assurant que «le copinage sarkozyste a été remplacé par le copinage de François Hollande».
twitter-tweet a écrit:
Marine Le Pen yfrog.com/oddm7mwj — alain vizier (@AlainVizier) Septembre 10, 2012
Cambadélis (PS) : Hollande «répare ce que Sarkozy a défait ». Le député PS Jean-Christophe Cambadélis défend sur Europe 1 le président. Comme on lui demandait sur Europe 1 si le chef de l'Etat «faisait» du Sarkozy, il l'a réfuté. «Il répare ce que Sarkozy a défait. Il y a une crise mondiale, tout le monde l'a compris», déclare le prétendant à la succession de Martine Aubry à la tête du PS. Mais en même temps la gestion de Nicolas Sarkozy l'a aggravée, et nous devons redoubler d'efforts», ajoute l'élu parisien. Interrogé sur le risque pour le chef de l'Etat de mécontenter une grande partie de son électorat, M. Cambadélis répond : «Il faut prendre des risques pour la France. On disait qu'il n'en prenait pas, qu'il était attentiste». Nous allons nous battre», poursuit celui qui estime à «50/50» ses chances de devenir Premier secrétaire.
«C'est du bricolage !» pour Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche). L'ex-candidat du Front de gauche, interrogé sur Europe 1, ne « remet pas en cause la bonne volonté de François Hollande » mais dénonce du «bricolage». Sur l'annonce d'un effort de 10 milliards d'euros supplémentaires pour les ménages, le patron du Parti de gauche «ne comprend pas très bien de quoi il s'agit ». « On va regarder » dit-il, sans enthousiasme. «Je ne peux pas être content» de la taxe à 75% sur les hauts revenus, lâche-t-il même, car il n 'y a «aucune cohérence à la politique fiscale [...] c'est du coup-par-coup.»
Mélenchon (Front de Gauche) prévoit «l'enlisement». «Une politique d'austérité en France - 30 milliards d'euros retirés de la circulation économique du pays ! - c'est nécessairement, obligatoirement, absolument, l'enlisement», lance-t-il sur Europe 1, déçu que le chef de l'Etat ne s'engage pas plus dans la lutte contre l'austérité, prônée par la gauche de la gauche. « Il ne parle pas avec cette gauche qui le gène. Je suis très déçu de ça ». « S'il ne peut pas me supporter, qu'il parle avec Pierre Laurent ! », lance-t-il même, regrettant de n'avoir « aucun contact, d'aucune sorte », avec le président de la République.
Rachida Dati (UMP) sur Canal+ : «Aucune annonce concrète pour relancer la croissance.» «Ce qu'on attend d'un chef de l'Etat, c'est comment on relance la compétitivité», martèle l'élue parisienne. «Les ménages on va encore plomber leur pouvoir d'achat... C'est toute la classe moyenne qui va payer.»
VIDEO. L'intervention de François Hollande dimanche soir sur TF1
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