Hollande renforce son soutien à l'opposition syrienne

WEB - GOOGLE - Actualité > Monde

Hollande renforce son soutien à l'opposition syrienne

Publié le 17/11/2012 à 12:27 - Modifié le 17/11/2012 à 16:42

Le président a annoncé l'installation d'un "ambassadeur" de la coalition à Paris, mais est resté prudent sur la question de la livraison d'armes.


François Hollande a reçu le chef de l'opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib à l'Élysée le 17 novembre.

François Hollande a donné samedi un gage supplémentaire de soutien à l'opposition syrienne en annonçant l'installation à Paris d'un "ambassadeur" de la nouvelle Coalition, tout en restant prudent sur la question des livraisons d'armes.

"Il y aura un ambassadeur de la Syrie en France désigné par le président de la coalition", a déclaré à la presse le président Hollande, après avoir reçu pendant plus d'une heure son chef, Ahmad Moaz al-Khatib. François Hollande a franchi un nouveau pas diplomatique à l'égard de cette coalition, qu'il a été le premier chef d'État occidental à reconnaître, mardi, comme "seule représentante légitime du peuple syrien". Ahmad Moaz al-Khatib a indiqué qu'il avait désigné comme ambassadeur Monzir Makhous, un opposant syrien qui faisait partie de la délégation reçue par François Hollande. "C'est une des premières personnalités à avoir parlé de liberté en Syrie. À l'origine, il appartient à la communauté alaouite, mais avant tout, c'est un homme libre qui a toujours travaillé pour le peuple syrien" et c'est "le plus compétent pour mener ce travail", a fait valoir Ahmad Moaz al-Khatib.

Soulignant que "l'ambassade de Syrie en France n'appartient pas à la France", François Hollande a assuré néanmoins que "le nouvel ambassadeur pourrait s'installer dans un lieu qui lui permettra de représenter convenablement le peuple syrien". Il a par ailleurs affirmé avoir reçu de la part d'Ahmad Moaz al-Khatib l'assurance que "toutes les composantes de la Syrie" seraient représentées dans le gouvernement provisoire que la coalition veut mettre en place, avec notamment la présence "de chrétiens et d'alaouites", dont certains craignent des représailles en cas de victoire de l'opposition syrienne.

Livraison d'armes

Ce "gouvernement de technocrates travaillera jusqu'à la chute du régime" et "nous ferons une seule main afin de travailler en respectant les uns et les autres", a garanti Ahmad Moaz al-Khatib, promettant qu'il "n'y a pas d'accord caché, pas de décisions qui ont été prises de façon cachée" et que ce gouvernement "s'arrêtera dès que ce régime sera tombé". Fort de ces assurances, François Hollande a affirmé sa volonté de poursuivre son travail de persuasion auprès des alliés occidentaux de la France réticents à reconnaître la nouvelle coalition comme "seule" interlocutrice. "Le travail de conviction auprès des pays européens et de l'Union européenne" va se poursuivre et "je pense que de nombreux pays vont rejoindre la position" française, a-t-il dit, se félicitant du fait que "la France ait été la première" à reconnaître la légitimité de la coalition.

Le chef de l'opposition syrienne a d'ailleurs salué "la position extrêmement courageuse" du président français qui a "ouvert la porte à la communauté internationale pour continuer à soutenir davantage le peuple syrien". François Hollande est en revanche resté prudent sur la question délicate de la livraison d'armes, soulignant que celle-ci devait être traitée au niveau européen. "Cela ne peut se faire que dans le cadre de la communauté internationale pour la protection des populations civiles" et "dès lors qu'il y aura un gouvernement alternatif (syrien) qui pourra lui-même délimiter ses zones, il en appellera à ce soutien et à cette protection", a-t-il déclaré. Il ne s'agit "pas de dissimuler l'importance de cette question", mais "cette discussion aura lieu au sein de l'Union européenne", a-t-il précisé.

Concernant l'aide humanitaire, François Hollande a promis que la France continuerait "à apporter un soutien direct, notamment dans les zones qui ont été libérées, mais en liaison étroite avec la coalition nationale syrienne".