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Hollande offre son soutien à Abbas
Mis à jour le 08/06/2012 à 20:58 | publié le 08/06/2012 à 19:32
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a été reçu vendredi à l'Élysée par le chef de l'État, François Hollande.
Le président affirme vouloir être « utile » au processus de paix au Proche-Orient.
Nicolas Sarkozy s'était engagé, s'il était réélu, à effectuer son premier déplacement au Proche-Orient. Vendredi, c'est à l'Élysée que Mahmoud Abbas est venu recevoir le soutien d'un François Hollande peu familier des questions israélo-palestiniennes et bénéficiant sur ce dossier de marges de manœuvre réduites. Arrivé mercredi à Paris, le président de l'Autorité palestinienne a signé avec Laurent Fabius une convention de 10 millions d'euros d'aide budgétaire, première tranche de la contribution de la France au titre de 2012. «Des résultats ont été atteints, l'aide de la France a été confirmée», a dit François Hollande.
La perspective de voir reconnu l'État palestinien s'éloignant un peu plus chaque jour, Mahmoud Abbas est plus que jamais en quête de soutien politique. «Nous ferons tout pour que le dialogue [israélo-palestinien] reprenne. Il doit reprendre, le plus tôt sera le mieux», a insisté le président de la République, affirmant que la France veut avant tout être «utile» au processus de paix. Mais son interlocuteur a aussi désespérément besoin d'argent. En décembre 2007, à Paris, une première conférence internationale de donateurs avait permis de lever 7,7 milliards de dollars sur trois ans. De vastes réformes structurelles ont alors été lancées, permettant une forte croissance économique (9,3 % en 2010) et aboutissant à ce que Pierre Duquesne, l'ambassadeur chargé de ce dossier au Quai d'Orsay, nomme «l'État sans l'État», en l'absence de légitimité internationale formelle. Mais depuis 2011, l'heure est au délitement. Les financements se sont taris. Le forcing de Mahmoud Abbas à l'ONU, l'an dernier, a crispé Américains et Israéliens. Le dirigeant palestinien a confirmé vendredi qu'il retenterait sa chance devant l'Assemblée générale de l'ONU pour obtenir le statut de d'État non membre.
Minces affinitésAux abois, Mahmoud Abbas est aussi sous la menace d'un environnement régional de plus en plus instable. Le conflit israélo-palestinien est demeuré jusqu'à présent hors des enjeux du «printemps arabe». «Le problème, souligne un diplomate, c'est que le feu couve sous la cendre et que les grands voisins, tel l'Égypte, n'ont plus intérêt au statu quo.»
Vendredi, la politique du président français au Proche-Orient n'a été qu'esquissée. Ses affinités avec la région sont a priori minces, se résumant à des déplacements au Liban et en Israël en tant que premier secrétaire du PS, puis plus récemment à un déjeuner avec les ambassadeurs arabes et une rencontre, déjà, avec Mahmoud Abbas. Durant la campagne, Laurent Fabius avait été dépêché sur place, ainsi qu'au Qatar. Dans son programme, le candidat PS s'est engagé à soutenir une reconnaissance internationale de l'État palestinien. Il a confirmé vendredi, sans se mettre en pointe. Interrogé sur l'activisme de son prédécesseur en faveur de la reconnaissance de l'État palestinien, François Hollande a invoqué François Mitterrand et s'est agacé: «Les Palestiniens ont besoin d'un processus de paix, pas de proclamation.»
En son temps, Nicolas Sarkozy avait à plusieurs reprises exprimé son intention de réunir une nouvelle conférence de donateurs. L'ornière dans laquelle se trouve le processus de paix n'a pas permis à François Hollande de fixer cet ambitieux rendez-vous. Il ne lui restait vendredi qu'à rappeler son soutien, largement symbolique, à un président palestinien bien mal en point.