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Un gendarme interpellé pour meurtre 17 ans après
Publié le 16/11/2012 à 12:30
Stéphanie Fauviaux avait été retrouvée morte dans son bain en 1995, à Lille. Un gendarme soupçonné du crime doit être déféré devant le parquet de la capitale des Flandres.
Cela fait maintenant 17 ans que la police recherche le meurtrier de Stéphanie Fauviaux. Une étudiante Lilloise retrouvée morte dans son bain en 1995, des traces de strangulation sur son corps. L'ADN d'un poil pubien sur le nombril de la victime a mené les enquêteurs à un gendarme d'une quarantaine d'années. Selon une source proche du dossier, il aurait tout avoué lors de son interrogatoire. Il doit être déféré au parquet de Lille vendredi après-midi devant le juge d'instruction Mathieu Vignau. D'après le père de la victime, l'homme ne serait autre que le beau-frère de Karine, la colocataire de Stéphanie. Les parents, joints par Sipa, souhaitent rester très discrets «de peur de faire capoter l'affaire». «Le pire dans cette histoire, c'est que c'est la personne qui l'a retrouvé il y a dix sept ans qui l'a tué et a tout maquillé à l'arrivée des policiers», a seulement révélé Francis Fauviaux.
Les faits remontent au 24 mai 1995. Karine, la colocataire de Stéphanie, 18 ans et étudiante en première année de Deug mathématiques et sciences sociales à Lille, va chercher des affaires dans leur logement de la rue Faidherbe. Elle est accompagnée de son beau-frère. Sa clef peine à pénétrer la serrure, bloquée par un objet métallique. A l'intérieur, le sac de Stéphanie a été fouillé. Karine pense à un cambriolage. Elle se dirige vers la salle de bain, la porte est fermée. L'étudiante jette alors un œil par la ventilation et aperçoit «un pied qui dépasse de la baignoire». Stéphanie est retrouvée morte dans cette baignoire remplie aux trois quarts. La jeune fille porte un peignoir et le médecin légiste, qui situe la mort au matin, découvrira des traces de strangulation et deux fractures au crâne mais aucune trace de viol. La police penche donc pour un homicide.
300 personnes interrogées
Pendant des mois, les policiers de Lille épluchent les emplois du temps de l'entourage de Stéphanie, sans succès. A 7 heures du matin, quelques heures avant le meurtre, quelqu'un avait sonné deux fois à l'interphone, à une demi-heure d'intervalle. Les deux colocataires avaient décroché mais «personne n'a répondu à l'autre bout du combiné», selon les résultats des investigations des enquêteurs. Karine était partie, laissant Stéphanie sur le point de se faire couler un bain. A 8h15, une amie avait sonné à l'interphone, sans réponse.
Sur les 300 personnes interrogées sur cette affaire, les policiers s'étaient seulement intéressé à Rédouane, un étudiant d'une trentaine d'années qui avait menti sur son alibi. Mais les tests ADN du poil pubien l'ont innocenté. En mai 2009, 14 ans après le drame, les parents de Stéphanie, inconsolables, avaient lancé un appel à témoins, diffusé dans le journal local.