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Le gouvernement riposte à The Economist
Mis à jour le 16/11/2012 à 11:50 | publié le 16/11/2012 à 09:13
«Jusqu'à il y a 15 jours, le discours ambiant était que la France était le pays champion des taxes. Les gens disaient: nous devons fuir, on s'en va», avoue Pierre Moscovici. Pour mieux assurer que depuis «l'esprit a changé».
Pierre Moscovici assure que «la France n'est pas l'homme malade de l'Europe». Pour Arnaud Montebourg, «The Economist est le Charlie Hebdo de la City». Jean-Marc Ayrault dénonce «l'outrance pour vendre du papier». Le gouvernement pouvait difficilement rester muet face à la charge de
The Economist qui titre en une de sa dernière édition: «la France, bombe à retardement de l'Europe». En guise de droit de réponse - mais sans jamais citer le magazine! -, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici s'exprime ce matin dans l'autre institution de la presse économique britannique, le
Financial Times .
Le ministre rétorque ainsi que «la France n'est pas l'homme malade de l'Europe. La France reste la cinquième puissance économique en pleine possession de ses ressources mais elle doit retrouver sa compétitivité». Aveu peu commun, le ministre reconnaît que «jusqu'à il y a 15 jours, le discours ambiant était que la France était le pays champion des taxes. Les gens disaient: nous devons fuir, on s'en va, on s'en va». Mais c'est pour mieux affirmer que «l'esprit a changé» depuis la présentation du pacte de compétitivité. «Maintenant l'esprit est plus constructif, les entrepreneurs affirment vouloir investir et créer de l'emploi» en France.
Pierre Moscovici explique que la France «n'applique pas les mêmes réformes que l'Espagne ou l'Italie car nous ne sommes pas dans la même situation, nous n'avons pas les mêmes faiblesses. Nous allons donc réformer le pays
à la française [en français dans le texte]
avec les mesures les plus ambitieuses qu'aucun gouvernement ait encore appliquées». Le ministre martèle que «la France a un réel potentiel, ce n'est pas une économie affaiblie et sans ressources. La question est de savoir si nous sommes capables de mobiliser nos atouts pour retrouver notre puissance économique».
Un titre «exagéré» selon le MedefArnaud Montebourg est plus virulent. Aux yeux du ministre du Redressement productif, la une de
The Economistest «digne des caricatures de
Charlie Hebdo.
The Economist est le
Charlie Hebdo de la City». «Franchement,
The Economist ne s'est jamais distingué par son sens de la modération», a ajouté le ministre à l'antenne d'Europe 1.
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/L-interview-de-Jean-Pierre-Elka…
Dès jeudi, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, avait également demandé à l'hebdomadaire britannique d'«actualiser son logiciel de pensée». Quant à Jean-Marc Ayrault, il a défendu le «sérieux budgétaire» de la France, lors de sa visite officielle à Berlin. Le premier ministre a dénoncé «l'outrance du magazine britannique pour faire vendre du papier».
Le gouvernement a reçu le soutien de la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui a de son côté pointé du doigt une Une et un titre «tout à fait exagérés» en soulignant toutefois qu'«il y a quelque chose de juste: la France est au cœur de l'Europe. Si elle s'effondre, toute l'Europe s'effondre». La présidente de l'organisation patronale a rappelé au micro de RMC que le dossier de
The Economist avait été conçu «avant le rapport Gallois et le pacte de compétitivité du gouvernement» auquel elle a réaffirmé son soutien.