58e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération : Novembre sans complexes

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58E ANNIVERSAIRE DU DÉCLENCHEMENT DE LA GUERRE DE LIBÉRATION : Novembre sans complexes

Par Arezki LOUNI - Jeudi 01 Novembre 2012 -



Le peuple algérien a arraché sa liberté, au bout d'une éprouvante guerre menée sept années durant, à l'une des redoutables armées de l'Otan

C'est non seulement le premier novembre du Cinquantenaire de l'indépendance, mais surtout celui où plusieurs tabous ont été brisés. La publication de mémoires abordant les circonstances de l'assassinat de certains dirigeants de la Révolution et la reconnaissance par la France des massacres du 17 Octobre 1961, sont les faits majeurs de Novembre 2012.

1er Novembre 1954-1er Novembre 2012; l'Algérie commémore, aujourd'hui le 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération. C'est le premier novembre du Cinquantenaire de l'indépendance. Une date qui intervient dans une conjoncture régionale et internationale complexe. La vague de révoltes qui secouent, depuis deux années, les pays arabes, la crise économique mondiale, les convoitises politiques et géostratégiques dans le Monde arabe et dans le Sahel, ont été autant d'épreuves que l'Algérie a su «négocier» conformément aux principes fondateurs de sa diplomatie, née dans le feu de l'action.

Il s'agit, notamment du respect de la souveraineté des peuples, en défendant le principe de non-ingérence, le soutien du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et le devoir de solidarité envers les flux de réfugiés fuyant les conflits. Le peuple algérien, qui a arraché sa liberté, au bout d'une éprouvante guerre menée sept années durant, à l'une des redoutables armées de l'Otan, n'a jamais perdu de vue les énormes sacrifices consentis, et partant la nécessaire préservation de sa souveraineté chèrement recouvrée. C'est justement, soucieuse du respect de la souveraineté des peuples que l'Algérie a toujours privilégié, lors de léclatement des révoltes arabes, la solution politique et défendu le principe de non-ingérence sous quelque argument que ce soit dans les affaires intérieures des pays concernés. Pour le dossier du Sahel, l'Algérie a toujours soutenu une solution politique impliquant les parties en conflit. Elle a refusé que son territoire soit utilisé comme rampe de lancement des opérations militaires contre les groupes armés dans le nord du Mali. Ce fut également le cas lors du conflit libyen.

L'Algérie, c'est également plus d'une décennie de sang et de larmes, qui s'est soldée par plus de 200.000 morts et d'énormes pertes économiques. Ainsi, ceux qui s'interrogent pourquoi l'Algérie n'a pas basculé dans le chaudron arabe, doivent sans doute trouver la réponse: primo, l'Algérie a fait sa révolution-et quelle révolution- il y a six décennies, contre des puissances coloniales. Secundo, l'ouverture démocratique, issue de la «révolution d'Octobre 1988» n'a pas été sans prix, puisqu'elle fut l'aboutissement de plusieurs années de combat pour les droits de l'homme et les libertés, mené par des générations de militants anonymes. Le 58e anniversaire du 1er Novembre a surtout été marqué par la publication, par des maisons d'édition algériennes de mémoires et autres témoignages sur des faits historiques jusque-là classés au chapitre des tabous. Les mémoires de Chadli Bendjedid, évoquant, entre autres, l'assassinat de Chaabani, le livre de Belaid Abane levant le voile sur certaines facettes de la vie de Abane Ramdane et le document exclusif publié par L'Expression, relatant les derniers moments entre Krim Belkacem et son ami suisse Bernat Golay, renseignent sur la volonté d'aller de l'avant dans l'écriture de l'Histoire.

Enfin, ce 1er Novembre constitue une halte pour revisiter les relations entre l'ancienne puissance coloniale et l'Algérie. La reconnaissance par le président français, François Hollande des massacres commis contre les manifestants algériens, lors des événements sanglants du 17 Octobre 1961, ouvre une nouvelle page dans les relations entre Alger et Paris, même si les cicatrices du passé sont loin d'être refermées.