WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique
Hollande en Corse pour le 70e anniversaire de la libération de l'île
Mis à jour le 04/10/2013 à 11:25 - Publié le 04/10/2013 à 08:21
François Hollande va remettre la Légion d'honneur à sept anciens combattants marocains.
Le président de la République estime dans une interview à Corse Matin que l'État a marqué des points dans sa lutte contre les réseaux criminels.
C'est une première depuis son élection: François Hollande se rend vendredi en Corse. Il profitera du déplacement pour réparer un oubli historique, en célébrant la Libération de l'île, datée du 4 octobre 1943. Le chef de l'État devrait aussi assurer à la population que l'État est bien à ses côtés alors que les violences criminelles ne faiblissent guère.
Fait souvent négligé, la Corse a été le premier territoire métropolitain libéré par l'action combinée de la Résistance et des Forces françaises libres venues d'Afrique du Nord. Aujourd'hui, l'oubli est encore douloureusement ressenti sur l'île de Beauté, tout particulièrement par les anciens combattants. Le chef de l'État entend bien réparer cette injustice, comme il l'a lui-même souligné dans une interview au quotidien
Corse Matin paru vendredi. Aux côtés du frère du roi du Maroc Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, François Hollande devrait remettre la Légion d'honneur à sept anciens combattants marocains, aux côtés de sept vétérans français. Âgés aujourd'hui de 91 à 104 ans, ces «goumiers» marocains avaient joué un rôle décisif dans la Libération de l'île.
Peu après son arrivée en Corse, le chef de l'État se rendra à la citadelle d'Ajaccio pour visiter la minuscule cellule où s'était suicidé le 19 mars 1943, au lendemain de son arrestation, un héros de la Résistance, Fred Scamaroni, afin de ne pas parler à ses tortionnaires italiens. Il devrait également se rendre sur le plateau de Ciniccia, haut lieu de la Résistance, à proximité du village de Levie, avant de rejoindre Bastia pour tenir un discours sur la Libération de l'île, proclamée officiellement le 4 octobre 1943. Dès son arrivée à la préfecture d'Ajaccio en début de matinée, il rendra hommage au préfet Claude Érignac, «sauvagement assassiné» le 6 février 1998, tout près de là.
- Citation :
- «Les renforts nécessaires ont été affectés»
François Hollande dans Corse Matin
L'insécurité sera l'autre grand thème de cette visite. Avec 17 assassinats depuis janvier, le rythme des homicides n'a guère diminué, en dépit des mesures de lutte annoncées il y a presque un an par les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christine Taubira. François Hollande le déplore lui-même dans les colonnes de
Corse Matin. Il estime malgré tout que le gouvernement, «mobilisé», a marqué des points avec le triplement attendu en 2013, par rapport à l'année précédente, des saisies d'avoirs criminels. «Les renforts nécessaires ont été affectés» à l'île, ajoute le président de la République, évoquant «58 policiers et gendarmes supplémentaires en un an». Reste toutefois à convaincre une population lasse d'annonces non suivies d'effet. Au premier tour de la présidentielle, François Hollande est arrivé en troisième position derrière Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Le chef de l'État s'entretiendra de l'insécurité dans la matinée avec les élus locaux. Mais ces derniers devraient également l'interroger sur la question du statut particulier de la Corse. La semaine dernière, une large majorité de l'Assemblée territoriale s'est exprimée en faveur d'un projet de réforme visant à mentionner l'île dans la Constitution pour lui accorder une plus grande décentralisation. Sur ce point, le chef de l'État s'est montré pour le moins réservé dans son interview à
Corse Matin. «Je demanderai au gouvernement de recevoir les élus de l'Assemblée de Corse pour poursuivre la réflexion», avance-t-il tout juste. Et de prévenir: «Mon obligation, c'est de rester dans le cadre de la République». Quant à la «co-officialité» de la langue corse et du français qui deviendraient, toujours selon le vœu de l'Assemblée de Corse, les deux langues officielles de l'île, elle suscite une réponse tout aussi réservée: «S'agissant de la langue corse, on fait déjà beaucoup.»