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Obama se relance dans le sillage de l'ouragan Sandy
Mis à jour le 31/10/2012 à 23:41 | publié le 31/10/2012 à 18:26
Barack Obama, accompagné du gouverneur du New Jersey, Chris Christie, au milieu des dégâts de Brigantine. Le président des États-Unis serre dans ses bras une femme sinsitrée à cause de la tempête Sandy.
Le président a rendu visite aux sinistrés dans le New Jersey en compagnie du gouverneur républicain.
Juste avant que l'ouragan Sandy ne frappe, faisant au moins 55 morts et ravageant une partie du nord-est des États-Unis, la campagne présidentielle semblait gonfler les voiles du candidat Mitt Romney, qui avait dépassé son adversaire démocrate dans les sondages nationaux et le talonnait ou le dépassait dans les États pivots. C'était le «moment» de Romney, «le Mittmentum», écrivaient les journaux, frappés par ce retournement. Désormais, la question est de savoir si l'ouragan Sandy peut avoir brouillé cette tendance et redonné des couleurs au camp du président sortant, qui mise tout sur une victoire au collège électoral (composé des grands électeurs), même s'il frôle la correctionnelle sur le vote populaire.
Barack Obama a suspendu depuis lundi ses activités de campagne, assurant avec gravité ses responsabilités de chef de la nation, allant réconforter les sinistrés. Soucieux d'éviter les reproches d'indifférence et d'impréparation faits à son prédécesseur George W. Bush après l'ouragan Katrina, il s'est multiplié sur tous les fronts, se rendant à l'Agence fédérale des catastrophes naturelles (Fema), puis téléphonant à la Croix-Rouge et aux gouverneurs des États affectés par Sandy.
Barack Obama était attendu mercredi après-midi dans le New Jersey, l'un des États les plus touchés par le cyclone, pour une inspection des dégâts en compagnie du gouverneur républicain Chris Christi. Une rare «image d'unité» - et une aubaine pour le président. Christie, gouverneur charismatique connu pour son franc-parler, et l'un des premiers à avoir soutenu Mitt Romney, a loué mardi la gestion de l'ouragan par Obama. «Le président a été formidable», a-t-il dit. Sur Fox News, il a en revanche repoussé avec vigueur l'idée que Romney vienne inspecter son État. «J'ai 2,4 millions de personnes sans électricité, la côte Est dévastée… Si vous croyez que j'en ai quelque chose à faire de la présidentielle, vous me connaissez mal!» Une sortie qui n'a pas dû faire plaisir à Mitt Romney.
L'un des soucis qui se profilent, pour les gouverneurs des États frappés par Sandy, concerne la capacité des électeurs à aller voter, notamment les plus démunis. Certains bureaux de vote pourraient être déplacés. D'autres, privés d'électricité, pourraient être forcés de compter les votes à la main…
Réduit à un rôle de commentateur, Mitt Romney a transformé mardi un rassemblement de campagne dans l'Ohio en opération humanitaire en faveur des victimes de Sandy, distribuant lui-même des colis. Il devait reprendre ses meetings en Floride mercredi, mais avec un discours rassembleur. Lors d'une réunion dans l'Iowa, sa femme, Ann, s'est enthousiasmée pour le courage des populations, qui savent «s'unir dans la détresse, démocrates comme républicains».
Derrière ces belles phrases, la bataille politique ne faiblit pas. Les démocrates soulignent que la tempête montre l'importance d'un État fort et protecteur, contrairement au leitmotiv des républicains. L'ouragan révèle aussi l'indigence des infrastructures américaines, notamment des lignes électriques, non enterrées, qui s'arrachent au premier coup de vent. Cela apporte de l'eau au moulin du président, qui plaide pour investir dans des grands travaux. Bill Clinton, quant à lui, s'appuie sur le caractère hors norme de Sandy pour attaquer les républicains sur le changement climatique, qu'ils continuent de nier.
Interrompus pendant deux jours, les sondages reprennent. Selon l'institut Zogby, Obama est en tête d'un point en Floride et de 4 points dans l'Ohio, tandis que Romney a pris l'avantage en Virginie. Vu le caractère ultra-serré de l'élection, le sondeur John Zogby prédit des contentieux lors du décompte des voix, estimant que la crise de 2000 en Floride pourrait se répéter, là ou ailleurs, et en pire. «J'aimerais de la clarté le jour de l'élection, mais je ne suis pas sûr de l'obtenir», dit-il, craignant l'émergence d'un président si faiblement élu qu'il en serait paralysé.