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Obama collecte 15 millions de dollars dans la villa de Clooney
Mis à jour le 11/05/2012 à 11:58 | publié le 11/05/2012 à 07:41
George Clooney, le 28 avril dernier.
C'est de nouveau la lune de miel entre le milieu du cinéma et le président américain, contrairement à Wall Street, qui entretient une véritable rancœur à son égard.
À 40.000 dollars la place, la soirée de levée de fonds chez George Clooney promettait déjà d'être un succès inédit. Mais, après le soutien public du président Obama au mariage gay, Hollywood lui a fait un accueil triomphal, jeudi soir à Los Angeles.
Dès son annonce mercredi, les réactions des célébrités ont fusé sur Twitter, à l'instar de Ricky Martin, le chanteur latino gay qui organise lundi une collecte de fonds pour Obama dans la communauté homosexuelle de New York. «J'applaudis le président @Barackobama pour avoir affirmé que tous les Américains doivent avoir les mêmes droits. Historique!», a-t-il écrit.
@
ricky_martin I applaud President
BarackObama for affirming that ALL Americans should enjoy equal rights. Historic! I will be a very proud host on Monday
À Hollywood, on en voulait un peu au président de s'être montré trop réservé sur les questions de société ces trois dernières années et plus récemment de s'être aligné sur les opérateurs Internet dans le débat sur le piratage. Depuis Charlie Chaplin, l'industrie du spectacle penche du côté démocrate et en 2008, le premier président noir des États-Unis avait bénéficié d'un soutien jamais vu dans l'histoire de Hollywood. Mais l'adulation a laissé place à une certaine désillusion.
15 millions de dollars récoltésÀ l'approche du scrutin de novembre, le président a donc fait des efforts. George Clooney, un inconditionnel d'Obama, respecté pour les causes qu'il défend, a mis la main à la pâte. Et c'est de nouveau la lune de miel entre Hollywood et Obama, contrairement à Wall Street, qui entretient une véritable rancœur à son égard. Le dîner organisé jeudi soir chez Clooney par le patron de DreamWorks, Jeffrey Katzenberg, a ainsi rapporté 15 millions de dollars. Un record historique. Un tour de force aussi, car la majorité de la somme a été levée (à raison de donations de 23 dollars en moyenne) auprès du public, agressivement sollicité sur Internet. Pour les inciter au don, l'équipe Obama a promis d'offrir deux tickets d'entrée pour le dîner des stars à deux donateurs tirés au sort. Les gagnantes sont une enseignante du New Jersey et une mère de famille de Floride.
«Nous avons récupéré beaucoup d'argent parce que tout le monde aime George», a plaisanté le président Obama. Barbra Streisand faisait partie des quelque 150 invités avec Robert Downey Jr. et J.J. Abrams, le réalisateur de Mission: Impossible. Abrams et son épouse, Katie McGrath, ancienne assistante de Ted Kennedy, font partie de la «machine à cash» d'Obama à Hollywood.
Avec Katzenberg, Andy Spahn, son associé chez Dreamworks et «conseiller politique» de Steven Spielberg, Michael Lynton, le patron de Sony, Harvey Weinstein, le distributeur incontournable à Hollywood, James Lassiter, le producteur de Will Smith, très influent auprès de l'élite noire américaine, Barack Obama dispose d'une armée de fundraisers de choc. Les bundlers, ces gros donateurs aux carnets d'adresses bien remplis, se sont engagés à lever personnellement plus d'un demi-million de dollars pour sa réélection.
Malgré quelques critiques comme Matt Damon, certains «déçus» ont rejoint Obama, comme le magnat des médias Haim Saban. Au 30 avril, Hollywood avait déjà lâché 2,1 millions de dollars pour lui, contre à peine 360.000 dollars pour Romney. L'objectif de l'entourage du président est de puiser autant d'argent que possible dans les coffres de Hollywood pour compenser la perte de millions de dollars détournés vers les caisses sans fond des Super-PAC (comités d'action politique) alliés à Romney.
juxtapose des images de sa «cool attitude» avec celles d'étudiants endettés. Mais pour 2012, le camp Obama a décidé de jouer la carte Hollywood sans trop de scrupules, car on estime que c'est le meilleur moyen de motiver les jeunes - qui le sont beaucoup moins qu'en 2008.
«Mépris» à Wall StreetLes conseillers du président savent aussi que les choses sont moins roses du côté de Wall Street, soutien de poids en 2008. Au 1er février, 70 % des fonds levés y étaient destinés à Mitt Romney. En dépit de ses voyages à répétition à New York, Barack Obama n'y a récolté «que» 2,7 millions de dollars. Dans les dîners des milieux financiers new-yorkais, on n'hésite pas à exprimer le «mépris» qu'on a pour un président souvent jugé incompétent en matière économique. Avant de s'engager, Wall Street attend de voir s'il va attaquer Mitt Romney sur sa fortune.