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Harlem Désir s'attaque violemment à la droite
Mis à jour le 28/10/2012 à 17:06 | publié le 28/10/2012 à 13:41
Dans son premier discours en tant que premier secrétaire du Parti socialiste, l'eurodéputé a vilipendé «l'UMP-FN», tout en réclamant une gauche qui «assume les réformes».
Pour ses premiers pas en tant que premier secrétaire du PS, Harlem Désir a employé la «méthode Aubry»: violent contre la droite, exigeant avec la gauche. Une recette qui semble fonctionner auprès des militants socialistes. Lors de son discours de clôture du congrès de Toulouse, Harlem Désir a été vivement applaudi lorsqu'il a attaqué de manière frontale la «droite UMP-FN», qui veut «le sarkozysme en pire».
«La droite allume des querelles absurdes pour jeter les Français les uns contre les autres, ou les jeter contre les étrangers. Ça suffit!», a-t-il lancé, faisant valoir son statut d'ancien militant antiraciste. «Où sont les républicains de droite? Pourquoi se taisent-ils?», s'est-il encore interrogé, dénonçant une «droite forte (du nom d'un courant de l'UMP, NDLR) qui a un faible pour le Front national».
«M. Copé, M. Fillon est peut-être en train de lui voler son pain au chocolat, mais ce n'est pas une raison pour empoisonner la France en jouant avec les peurs, les amalgames et les préjugés. De courir se réfugier dans les jupes de Mme Le Pen», a-t-il lancé, sous des applaudissements nourris. Et de faire siffler les militants, en évoquant le yacht de Bolloré, les «Auvergnats» de Brice Hortefeux ou la proximité de certains responsables de l'UMP avec Ziad Takieddine.
Celui qui se décrit comme un «enfant de la banlieue, qui s'est battu pour l'égalité et la fraternité entre les enfants de notre pays» a beaucoup parlé de valeurs. Citant pêle-mêle Mitterrand, Jaurès, Jospin, il s'est posé en héritier d'un «idéal auquel tant de générations, tant d'homme et femmes ont consacré leur vie, dans la longue chaîne du progrès».
«La gauche doit être vraiment la gauche»Un idéal qui impose désormais une certaine exigence vis-à-vis du gouvernement. «Oui, nous ouvrirons le mariage et l'adoption pour tous les couples (...) Oui, nous nous battrons pour le droit de vote des étrangers aux élections locales (...) Oui, nous ferons la loi sur le non-cumul des mandats», a énuméré Harlem Désir. Autant d'engagements pris par François Hollande, chers aux militants socialistes, mais sur lesquels le gouvernement semble vouloir temporiser. «La gauche doit être vraiment la gauche, assumer les réformes et ne rien céder sur les valeurs. Parfois, nous échouerons, mais nous n'avons pas le droit de ne pas essayer!», a-t-il assuré.
Pas question pour autant de charger le gouvernement sur le rythme des réformes. «Nous avons la responsabilité de dire que le changement, contrairement à ce que d'autres ont voulu faire croire, cela ne va pas à la vitesse d'un SMS, cela ne se fait pas d'un coup de menton!», a-t-il dit. Et de renouveler son soutien au premier ministre. «Jean-Marc, la droite t'attaque parce que tu es un honnête homme, un vrai militant qui a la justice chevillée au corps et un grand premier ministre. Eh bien nous, c'est pour toutes ces raisons que nous te soutenons.»
C'est d'ailleurs avec le premier ministre qu'Harlem Désir a pris soin d'être photographié à l'issue de son discours. L'image finale d'un congrès qui n'avait finalement qu'un seul but: afficher le rassemblement des socialistes derrière un gouvernement à la peine.