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Le chômage enregistre sa plus forte hausse depuis 2009
Mis à jour le 24/10/2012 à 18:26 | publié le 24/10/2012 à 18:00
Stigmate d'une crise qui s'éternise, le nombre de chômeurs de longue durée ne cesse de progresser.
Près de 47.000 demandeurs d'emploi ne travaillant pas, même à temps partiel, se sont inscrits en septembre à Pôle emploi. C'est la hausse la plus importante depuis avril 2009, lorsque la France était au cœur de la crise. Un peu plus de trois millions de personnes sont au chômage.Le ministre du travail, Michel Sapin, comparait ce mercredi la croissance du chômage à un «navire lancé à pleine vitesse». Au mois de septembre, non seulement le navire n'a pas ralenti sa course, mais il a même fortement accéléré. Pôle emploi a enregistré le mois dernier sa plus forte hausse du chômage depuis avril 2009. Près de 47.000 demandeurs d'emploi supplémentaires de catégorie A - ceux qui ne travaillent pas, même à temps partiel - se sont inscrits à Pôle emploi en septembre ( 1,6%), soit quasiment le double du mois précédent.
Depuis que le chômage est reparti à la hausse, en mai 2011, la France métropolitaine a enregistré 370.000 demandeurs d'emploi supplémentaires dans cette catégorie. Si bien que pour le deuxième mois consécutif, le nombre de chômeurs a dépassé les trois millions. La hausse mensuelle est moindre ( 20.900) si l'on tient compte de ceux qui travaillent à temps partiel (les catégories B et C). L'ensemble des demandeurs d'emploi des trois premières catégories regroupe cependant 4,5 millions personnes.
Seniors et jeunes en première ligneStigmate d'une crise qui s'éternise, les chômeurs de longue durée ne cessent de progresser ( 1,3% en septembre): ils représentaient 38,7% des inscrits à Pôle emploi en septembre. Ceux dont l'ancienneté est supérieure à trois ans enregistrent même une hausse de plus de 20% sur un an. Une statistique préoccupante, tant l'inscription du chômage dans la durée est synonyme d'érosion des compétences et donc d'éloignement de l'emploi.
Comme l'a par ailleurs rappelé ce mercredi Jean-Marc Ayrault, les jeunes et les seniors sont toujours ceux qui pâtissent le plus de la dégradation de la conjoncture: le mois dernier, en catégorie A, les moins de 25 ans ont enregistré une hausse de 2,2% de leurs effectifs et les seniors de 2,3%. «Ce n'est pas un hasard si le gouvernement a agi tout de suite concernant ces deux catégories», a fait valoir le premier ministre ce matin.
Intensification des destructions d'emploisOutre le contrat de génération et la mise en place des contrats d'avenir, qui prendront surtout effet en 2013 et qui ciblent ces deux tranches d'âge pour l'un, les jeunes pour l'autre, le gouvernement a annoncé la semaine dernière une rallonge de 40.000 emplois aidés dès cette année pour contenir la hausse du chômage. Cette rallonge portera leur nombre à 400.000 sur 2012, selon le ministère. Autant de mesures qui ne pourront cependant «qu'amortir la hausse sans l'enrayer», estime Marion Cochard, économiste à l'OFCE, l'institut de recherches économiques de Sciences Po.
Les instituts de prévision sont en effet nettement plus pessimistes que le gouvernement, qui espère infléchir la courbe du chômage d'ici la fin 2013. Une croissance minimum de 1,5% étant nécessaire pour que l'économie se remette à créer des emplois, l'Insee table sur une intensification du rythme des destructions de postes d'ici la fin de l'année. Le taux de chômage dépasserait ainsi les 10% fin 2012 - contre 9,7% au deuxième trimestre -, un niveau inédit depuis 1999. Les prévisions ne sont guère plus réjouissantes pour 2013. L'institut COE-Rexecode anticipe un taux de chômage de 10,6% à la fin 2013, tandis que l'OFCE table sur 11%. Un chiffre que l'Insee n'a pour l'instant même jamais enregistré.