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Elue suspectée de blanchiment : le maire du 13e lui demande de se retirer de ses fonctions
Publié le 13.10.2012, 00h06 | Mise à jour : 11h40
Adjointe au maire du XIIIème arrondissement de Paris, Florence Lamblin a été interpellée et entendue cette semaine dans le cadre d'une importante opération de démantèlement d'un réseau de blanchiment de fonds. Mise en examen, elle a été placée sous contrôle judiciaire après le versement de caution.
Jérôme Coumet, le maire du XIIIe arrondissement de Paris, après avoir pris connaissance de la mise en examen de son adjointe, en charge des questions relatives au développement durable, à l'environnement et au plan climat, a demandé à Florence Lamblin de «se mettre en retrait de ses fonctions.» Le maire du XIIIe déclare dans un communiqué: «Au regard de la gravité des faits et constatant la mise en examen de Florence Lamblin, je lui ai demandé, sans préjuger de la suite judiciaire, de se mettre en retrait de ses fonctions d'élue.»
Libérée sous cautionEn tout, une vingtaine de personnes ont été interpellées dont 17 en France et trois à Genève en Suisse, a indiqué le procureur de Paris. Au total, neuf personnes ont été mises en examen vendredi pour «blanchiment d'argent en bande organisée» et «association de malfaiteurs». Huit d'entre eux, dont Florence Lamblin, ont été placés sous contrôle judiciaire après le versement de cautions allant de 80.000 à un million d'euros. La neuvième personne est en détention provisoire car soupçonnée d'être impliquée dans le trafic de stupéfiants. Il reste huit autres suspects qui doivent être présentés au juge dans la journée.
400 000 euros découverts chez l'adjointe au maire du XIIIèmeLors d'une perquisition au domicile de Florence Lamblin, adjointe au maire du XIIIème arrondissement, chargée du développement durable et de l'environnement, les enquêteurs auraient retrouvé 400 000 euros en liquide. L'élue parisienne aurait touché cette importante somme d'argent, en provenance du trafic de drogue, en échange de la mise à disposition du réseau chargé du blanchiment d'un compte bancaire dont elle disposait en Suisse auparavant.
Contactée par France Inter, l'intéressée dément. «Je n'ai rien à voir là dedans», assure-t-elle.
corinne audouin @
cocale EXCLU @
f_inter Florence Lamblin, élue écolo mise en examen pour blanchiment d'argent de la drogue "je n'ai rien à voir là dedans"
13 Oct 12
Interrogé sur BFM TV, Yves Contassot, conseiller de Paris d'Europe Ecologie Les Verts s'étonne «que seul le nom de Florence Lamblin soit cité dans cette affaire. Je crois à son innocence. Elle m'a assuré par SMS qu'elle n'était absolument pour rien dans cette affaire.»Mercredi, les enquêteurs de la direction centrale de la police judiciaire ont arrêté une vingtaine de suspects: dix-sept en France et trois en Suisse, dont une dizaine de «cols blancs» parisiens. Lors des perquisitions menées mercredi plusieurs millions d'euros en espèces et biens de valeur ont été saisis, ont annoncé les autorités judiciaires françaises et suisses. «Les principaux protagonistes suspectés d'avoir organisé ce réseau sont des citoyens suisses de Genève et français de Paris, appartenant à la même famille d'origine marocaine», a précisé le ministère public genevois.
En France, ont été notamment saisis plus d'un million d'euros en espèces et deux photos d'art d'une valeur d'un million d'euros ainsi que des armes. A Genève, ont été saisis plus de un million de francs suisses (820 000 euros) – dissimulés dans une chambre forte derrière une penderie –, ainsi que cent soixante montres et des bijoux de grande valeur, d'une estimation totale de près de 2 millions de francs suisses, selon les autorités suisses.
VIDEO. Le démantèlement d'un trafic de stupéfiants et de blanchiment hors normes (Francetvinfo)
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Le trafic porte sur l'importation de huit tonnes de cannabis sur les 6 derniers mois«Cet argent provenait d'un immense trafic de stupéfiants, portant ces six derniers mois sur huit tonnes de cannabis (soit 40 millions d'euros de bénéfices)», selon Europe 1. Le parquet évoque des flux financiers «considérables», de près de 12 millions d'euros pour les seuls mois de mai à octobre 2012.
A l'origine de cette affaire, une enquête lancée à Nanterre en février, et transférée à Paris, a mis au jour un réseau d'importation de cannabis entre le Maroc, l'Espagne et la région parisienne. Ce réseau avait déjà importé plus de huit tonnes de cannabis à cette époque et le produit de ce trafic était blanchi via «une machinerie complexe», selon le parquet de Paris.
Un réseau parfaitement rôdé depuis plusieurs annéesCette structure partait de l'organisateur du trafic de drogue en France qui remettait les bénéfices à des collecteurs de fonds qui les transmettaient à un collecteur central. Ce dernier payait les trafiquants espagnols et réinjectait la plus grande partie des fonds dans un circuit de blanchiment «orchestré depuis plusieurs années avec plusieurs membres de sa famille», selon le parquet.
Ces espèces étaient remises à des clients souhaitant disposer d'argent liquide en France et ayant des comptes ouverts en Suisse dans une société financière «appartenant à la famille des blanchisseurs». Il s'agit de «cols blancs» parisiens : avocats, chefs d'entreprise, publicitaires etc. tous titulaires d'un compte bancaire bien garni en Suisse. Ces sommes étaient in fine transférées sur des comptes bancaires à l'étranger ou bien investies dans de l'immobilier, au Maroc, pour revenir aux organisateurs du trafic.