WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Société
Hollande veut revoir le système des notes à l'école
Mis à jour le 10/10/2012 à 08:12 | publié le 09/10/2012 à 19:53
François Hollande, mardi à la Sorbonne, lors du discours de clôture de la concertation sur l'école, au cours duquel il a encouragé l'«évaluation positive».
Le chef de l'État s'est prononcé mardi contre les «notes sanction».Le sujet de la notation à l'école est à nouveau d'actualité. Dans son discours prononcé mardi à la Sorbonne, en clôture de la concertation sur l'école, le président de la République s'est arrêté sur ce sujet cristallisant bien des passions. «Je fais mienne vos propositions sur la notation, dont l'objet est d'indiquer un niveau plus que de sanctionner», a-t-il indiqué à l'adresse des quatre rapporteurs de cette concertation. Le rapport de 50 pages, rendu le 5 octobre au ministre de l'Éducation préconise de «pratiquer, plutôt qu'une notation-sanction, une évaluation positive simple et lisible, valorisant les progrès, compréhensible par les familles».
Mais qu'entend-on au fond par «évaluation positive»? «J'ai toujours pratiqué l'évaluation positive», estime Albert-Jean Mougin, vice-président national du Snalc que le concept laisse songeur et qui n'est pas convaincu par l'argumentaire de la note «qui fait peur et qui fait mal». «On exagère la charge traumatique», affirme-t-il.
Si syndicats d'enseignants et de parents se retrouvent sur la nécessité de pratiquer une évaluation stimulante, tous ne concluent pas à la suppression des notes. Ainsi le Snalc reste-t-il fortement attaché, au collège et au lycée, à la notation sur 20, «une échelle qui a une réelle subtilité et qui est profondément ancrée dans notre héritage culturel», souligne Albert-Jean Mougin. Christian Chevalier, secrétaire général de l'Unsa juge quant à lui trop large cette amplitude de 0 et 20. «La note qui a pour objectif de classer les élèves n'a pas de sens à l'école primaire et au collège. La scolarité obligatoire ne nécessite pas de trier», poursuit-il. Au lycée en revanche, lieu où se dégagent les élites, elle ne doit pas disparaître selon lui.
Usine à gazSur ce sujet délicat des notes, Christian Forestier, l'un des rapporteurs, a précisé, en toute prudence, qu'il n'y avait pas eu, dans le cadre de la concertation, de «demande là-dessus». Mais dans le même temps, le rapport propose de baser l'évaluation sur un livret personnel de compétences (LPC) rénové. Ce livret est l'outil d'évaluation du «socle commun des connaissances et de compétence», défini en 2005 par la loi Fillon comme l'ensemble des savoirs indispensables que l'élève doit avoir acquis à l'issue de sa scolarité obligatoire. Généralisé en 2009, ce document vient valider ou non ces connaissances et compétences. De notes, il n'est donc plus question. Seul hic: sa mise en œuvre n'a pas vraiment été un succès. Car la logique de validation de compétence et de connaissances, largement inspirée de pays européens, n'a fait que se juxtaposer en France à la logique de note. Bref, la réforme n'est pas allée jusqu'au bout et face à cette usine à gaz, le ministre de l'Éducation, Vincent Peillon, vient de demander la simplification du document pour l'année en cours.
Sa version réformée pourrait peut-être signer cette fois la fin des notes? Rien n'est moins sûr tant le sujet est voué à la polémique. En juin, lorsque Vincent Peillon avait simplement déclaré vouloir «faire évoluer la notation», les réactions avaient fusé, obligeant François Hollande à préciser quelques jours plus tard «des notes, il en faut». Sa position a-t-elle, depuis, évolué?
Les parents de leur côté sont très largement favorables au maintien des notes. Soucieux de suivre au plus près les progrès de leurs enfants, ils sont - à tort ou à raison - les premiers à en exiger. Selon les résultats d'un sondage réalisé en mai par OpinionWay pour l'Apel (association des parents d'élèves de l'enseignement libre), 69% d'entre eux se disent d'ailleurs satisfaits de l'évaluation par les notes.