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Marseille sous le choc des ripoux de la BAC
Mis à jour le 04/10/2012 à 16:58 | publié le 04/10/2012 à 12:07
Les locaux de la BAC, à Marseille. C'est ici qu'une partie des policiers des équipes de jour se livraient à leur trafic.
L'affaire prend encore plus d'ampleur que prévu. Un syndicaliste reconnaît que la ville est sous le choc et qu'il va être difficile de continuer à traquer les délinquants dans ce contexte. La police est désorganisée.L'enquête sur les policiers ripoux de Marseille, soupçonnés d'avoir racketté les dealers des cités progresse. Elle n'en finit pas de montrer à quel point la police de la ville est impliquée.
Avec au minimum de 20 policiers soupçonnés de corruption, l'affaire désorganise comme le révélait
Le Figaro ce jeudi totalement la BAC des quartiers nord. Et, la sécurité des habitants. «Les repos vont sauter et certains secteurs ne seront même plus couverts», déplore Alphonse Giovaninni du syndicat Unité SGP Police. Les délinquants des quartiers nord ont la paix pour quelque temps!
«Avec cette enquête, nos gars ont une cible sur le dos!», souligne le syndicaliste selon lequel, ils ne peuvent plus avoir aucune autorité tant que l'enquête n'est pas achevée et tant que ceux qui ont franchi la ligne jaune ne seront pas sanctionnés. Ils risquent d'une part la révocation sur le plan administratif, puis des condamnations pénales infligées par la justice civile… «Ça nous fait mal car ça rejaillit sur tous les flics!», regrette encore Giovaninni .
De la drogue dans les faux-plafondsUne chose est sûre, l'étau se resserre. Les perquisitions menées par les enquêteurs de la police des polices, les bœufs-carottes, ont été fructueuses mercredi. Selon notre confrère RTL, ils auraient découvert un beau butin dans les faux-plafonds des locaux de la BAC nord: de l'argent liquide, des bijoux et du haschisch! «On ne rémunère pas les tontons avec des bijoux!» reconnaît encore Alphonse Giovaninni, du syndicat Unité SGP Police et «si c'est pour les tontons, c'est dans le coffre de la BAC...» Des objets ont également été découverts au domicile des suspects.
Si très peu d'informations filtrent sur cette enquête menée par l'Inspection générale de la police nationale, qui conduit ses interrogatoires dans les locaux de la gendarmerie, pour plus de sûreté, dans les couloirs de la police locale, on lâche: «Il y a du lourd!». Toute la question est de savoir la proportion des policiers gangrenés à la BAC nord et si cela touche d'autres services à Marseille.
Douze policiers du service de jour de la BAC nord sont en garde à vue pour un maximum de 96 heures depuis mardi. Quinze autres ont été ou vont être entendus comme témoins. D'autres interpellations sont à prévoir. Une vingtaine sont soupçonnés. «Toutes les personnes qui ont tourné avec les douze, et cela pendant plusieurs années, seront entendues. Ça peut faire beaucoup de monde et pas forcément qu'à Marseille car certains ont depuis été mutés», explique le syndicaliste. La BAC nord comprend 60 fonctionnaires dont la moitié en équipe de jour, seule concernée par l'enquête actuelle. Ce sont en effet les méthodes de ces équipes, la rémunération des indicateurs, «les tontons», qui ont permis les dérapages en cause: vols et extorsions sur des dealers et des trafiquants de cigarettes.
Des perquisitions ont été menées aussi au domicile des policiers en garde à vue. Les enquêteurs qui ont ramené trois gros sacs de leurs perquisitions ont découvert des boîtes de gâteaux remplies de billets au domicile de certains policiers. Ils les soupçonnent de s'être acheté des voitures privées et des voyages ou s'être fait construire des piscines grâce à ce racket des dealers des cités. Pour les coincer, des micros et des minicaméras ont été cachés dans les véhicules de la BAC.