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La Grande-Bretagne sous le choc après le meurtre barbare à Londres
Mis à jour le 23/05/2013 à 10:55 - Publié le 23/05/2013 à 10:40
Bouquets de fleurs, non-loin de la scène de crime.
Les autorités étudient les liens éventuels des meurtriers d'un soldat avec des structures terroristes internationales. Correspondant à Londres
La Grande-Bretagne est sous le choc après le meurtre barbare d'un soldat en pleine rue à Londres, mercredi après-midi, qualifié par les autorités comme un «attaque terroriste» islamiste. Une nouvelle réunion de la cellule de crise gouvernementale Cobra devait se tenir jeudi matin, avec tous les responsables des services de sécurité sous l'autorité du premier ministre. David Cameron est rentré en catastrophe de France où il rencontrait François Hollande dans la soirée.
C'est la première fois que le terrorisme frappe sur le sol britannique depuis les attentats de juillet 2005. La vidéo d'un des assaillants, les mains ensanglantées brandissant un couteau et un hachoir de boucher, justifiant son acte, a été diffusée mercredi soir sur les chaînes de télé. De nombreux témoignages ont raconté les faits.
Vers 14 heures, deux hommes âgés d'une vingtaine d'années ont renversé en voiture un homme d'environ le même âge, à 400 mètres d'une caserne de l'artillerie royale de Woolwich, au sud-est de Londres. Descendus du véhicule, ils l'ont attaqué à l'arme blanche. Selon des témoins sur place, ils se seraient ensuite acharnés sur son corps, essayant de le décapiter. Les assaillants ont ensuite tenu en respect les témoins avec des couteaux et un revolver.
«Œil pour œil, dent pour dent» La photo d'Ingrid Loyau-Kennett, qui a parlé avec les meurtriers, a été diffusée par son fils sur Twitter.
Ingrid Loyau-Kennett, une mère de famille de 48 ans, est descendue de son bus et s'est approchée d'un des assaillants, «un homme noir avec un bonnet noir, un revolver dans une main et un hachoir dans l'autre. «Je lui ai demandé pourquoi il avait fait cela. Il a dit qu'il avait tué l'homme parce que c'était un soldat britannique qui avait tué des femmes et des enfants musulmans en Irak et en Afghanistan», a-t-elle témoigné.
Filmé par sur leurs téléphones portables par des témoins, l'homme a déclaré, avec un accent londonien: «Nous jurons par Allah tout puissant que nous n'arrêterons jamais de nous battre contre vous. Vous ne serez jamais en sécurité. Vous pensez que les politiciens vont mourir? Non, ça va être les gens normaux, comme vous ou vos enfants. Nous avons fait ça pour la seule raison que des musulmans meurent tous les jours. Ce soldat britannique, c'est œil pour œil, dent pour dent.»
La police est arrivée sur les lieux en vingt minutes. Menacés par les assaillants, les policiers ont fait feu sur eux. L'un d'entre eux, gravement blessé, a été héliporté vers un hôpital. L'autre, moins sérieusement, transféré dans un autre établissement, sous haute surveillance.
Attaques contre des mosquéesLes enquêteurs du MI5 vont cherchent à établir les liens éventuels des tueurs avec des structures organisées de la mouvance islamiste. Leurs déclarations évoquent la rhétorique de la propagande d'al-Qaida. La piste nigériane de Boko Haram a été aussi citée. Le scénario d'individus isolés échappant à la surveillance de l'anti-terrorisme inquiète les spécialistes. Plusieurs complots terroristes ont été déjoués ces dernières années.
Les autorités sont également soucieuses de calmer tout dérapage après ces événements. Une manifestation de 250 militants de l'English defense league (EDL), d'extrême droite, a été dispersée à Woolwich dans la soirée, après quelques accrochages. Deux hommes ont par ailleurs été arrêtés après avoir tenté de s'en prendre à deux mosquées dans l'est et le sud-est de Londres.
L'identité de la victime n'avait pas été dévoilée jeudi matin. Selon le député local, il s'agirait d'un militaire basé à la caserne de Woolwich.