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La Grande-Bretagne ferme l'ambassade d'Iran à Londres
Publié le 30/11/2011 à 16:24 L'ambassade d'Iran à Londres
Le gouvernement britannique demande au personnel diplomatique iranien de quitter le pays dans les 48 heures. L'ambassade britannique à Téhéran, mise à sac la veille par des manifestants, a également été évacuée.
La Grande-Bretagne a annoncé mercredi qu'elle avait ordonné la fermeture immédiate de l'ambassade d'Iran à Londres, au lendemain de l'attaque par des manifestants de son ambassade à Téhéran. «Tout le personnel diplomatique iranien doit quitter le Royaume-Uni dans les 48 heures», a dit au Parlement le secrétaire au Foreign office William Hague.
Londres a également évacué son ambassade à Téhéran. Une partie du personnel diplomatique britannique en Iran - une vingtaine de personnes - est partie mercredi matin vers Dubaï alors que les autres ont quitté Téhéran dans l'après-midi.
L'Allemagne rappelle son ambassadeurSelon le site internet du Spiegel, le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a décidé de rappeler son ambassadeur en Iran, Bernd Ebel.
Inquiets, les Norvégiens ont aussi fermé leur ambassade sans toutefois procéder à l'évacuation du personnel. Par mesure de précaution, les écoles française, allemande et anglaise de Téhéran, qui se trouvent sur le terrain de la résidence britannique, ont été fermées jusqu'à nouvel ordre.
Mardi, des manifestants présentés par le président du Parlement iranien Ali Larijani comme des étudiants «en colère contre plusieurs décennies de comportement de domination de la Grande-Bretagne», ont pris d'assaut l'ambassade britannique à Téhéran. Ils se sont livrés à des déprédations rappelant la prise de l'ambassade des Etats-Unis en 1979. Les manifestants protestaient notamment contre les sanctions économiques décidées par Londres contre l'Iran à cause de son programme nucléaire controversé.
Quelque 200 étudiants bassidjis ont également pénétré dans une annexe de l'ambassade dans le nord de la ville et se sont emparés de documents confidentiels. Selon les témoignages recueillis par l'agence de presse Irna, les «étudiants» y cherchaient des informations sur «le rôle du Royaume-Uni dans l'assassinat du physicien nucléaire iranien Majid Shahriari», victime en 2010 d'un attentat à la bombe.
Téhéran accusé de complicité Le premier ministre britannique David Cameron a dénoncé l'attaque «scandaleuse, injustifiable» contre l'ambassade. Ces attaques n'auraient pas pu se produire sans le «consentement du régime» iranien, a de son côté noté William Hague.
Londres a averti que l'assaut aurait des «conséquences graves», tandis que de nombreuses capitales, de Washington à Moscou en passant par Paris ou Berlin, ont sévèrement condamné ce que la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a qualifié «d'affront à toute la communauté internationale». Le président français Nicolas Sarkozy a de son côté condamné cette «attaque scandaleuse» qui «conforte» la décision d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran, citant parmi ces sanctions «le gel des avoirs de la Banque d'Iran et l'embargo total sur les exportations de pétrole iraniennes».
Dans un communiqué publié mardi soir par l'agence Mehr, le ministère iranien des Affaires étrangères a exprimé «ses regrets pour le comportement inacceptable d'un petit nombre de manifestants en dépit des efforts de la police», et a affirmé avoir «demandé aux autorités de prendre immédiatement les mesures nécessaires» pour mettre fin à l'occupation de l'ambassade.
Mais la ligne dure du régime se réclamant du Guide de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a au contraire justifié mercredi l'action des manifestants comme une réaction légitime. «L'action précipitée du Conseil de sécurité pour condamner les étudiants iraniens vise à couvrir les crimes passés de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis», a affirmé a affirmé Ali Larijani, se contentant d'appeler «au calme et au respect de la loi».