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Parrainages : François Fillon revendique la victoire
Mis à jour le 19/09/2012 à 09:03 | publié le 18/09/2012 à 19:47
François Fillon s'est livré à une conférence de presse impromptue au côté de ses militants, hier dans son local de campagne.
L'ex-premier ministre annonce avoir 45.000 parrainages, contre 30.000 pour Jean-François Copé.
Tel est pris qui croyait prendre. Jean-François Copé comptait supplanter François Fillon en annonçant disposer de «beaucoup plus de 30.000 parrainages». Patatras. Son adversaire en a revendiqué «45.000» mardi en fin d'après-midi. Le secrétaire général comptait sur cette annonce pour contrebalancer les sondages qui le donnent loin derrière l'ex-premier ministre dans le cœur des sympathisants de l'UMP. C'est dire si la déception était palpable mardi soir dans le camp des copéistes.
De son côté, François Fillon n'a pas ménagé ses effets. Il a organisé une conférence de presse impromptue pour mettre en scène son triomphe. Dans son local de campagne, dont il n'a pas manqué de souligner «l'exiguïté», il a remercié les militants, posant debout devant des piles de cartons de parrainages. Sur chaque carton, une photo du favori des sondages.
«Je remercie les militants qui ont travaillé jusqu'à six heures ce matin pour que nous soyons prêts pour 20 heures, a-t-il expliqué tout sourire. C'est un formidable témoignage de l'engagement des militants.»Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire et Henri Guaino avaient, quelques heures plus tôt, déclaré forfait, faute d'avoir pu réunir les 7.924 signatures nécessaires. L'ancien premier ministre a précisé avoir «une pensée» pour eux: «Naturellement si je suis élu je proposerai une modernisation et une simplification de nos statuts», a-t-il défendu.
«Je ne crois pas à la multiplication des petits pains»
C'est en route pour une réunion militante dans les Deux-Sèvres que Copé s'est vu confirmer l'annonce de son adversaire. «C'est très bien, a-t-il sobrement commenté. Plus les militants seront mobilisés, mieux ça sera pour le parti.» La première manche est-elle perdue? «Moi je ne suis sûr que d'une chose: vous disposerez tous d'un pointage très précis de mes parrainages, effectué sous contrôle d'huissier, d'ici à la fin de la semaine. Je ne suis pas sûr que l'on puisse en dire autant de tout le monde.» Et s'il y avait encore un doute sur son état d'esprit, Copé lâche: «La multiplication des petits pains, moi je ne connais pas.» Filant la métaphore, Pierre Chassat, proche du secrétaire général de l'UMP, s'étonnait sur Twitter: «C'est christique ou alors c'est juste un coup de bluff.»
Des soupçons que Fillon a balayés d'un revers de la main en annonçant que la commission de contrôle des élections internes pourrait être saisie. «Les parrainages sont très faciles à vérifier. C'est la commission dans laquelle nous n'avons pas notre place qui s'en charge, a-t-il expliqué. Si elle ne le faisait pas, on les mettrait à la disposition de chacun.»
La bataille des mouvementsLaurent Wauquiez, de son côté, exclut de recourir à un huissier pour un récolement global: «Quand on en avait 15.000, il n'y en avait pas besoin mais maintenant qu'on en a 45.000… Soyons raisonnables, on ne va pas gérer nos relations à coup d'huissiers!»
Derrière ce match pour la présidence de l'UMP se déroule également celui pour la constitution des mouvements. À ce jeu, c'est le texte présenté par Jean-Pierre Raffarin, Luc Chatel et Jean Leonetti au nom des «humanistes» qui aurait remporté la palme avec «plus d'une centaine de parrainages». Avec 55 signatures, la motion baptisée «Droite sociale» défendue par Laurent Wauquiez se classe en deuxième position. Michèle Alliot-Marie, Henri Guaino et Roger Karoutchi défendent eux le «Rassemblement gaulliste», auquel 45 parlementaires ont souscrit. La motion «La boîte à idées», cosignées par les anciens ministres Chantal Jouanno, Bruno Le Maire, Hervé Gaymard et Benoist Apparu, celle de la Droite populaire de Thierry Mariani et la «Droite forte» de Geoffroy Didier et Guillaume Peltier sont au coude-à-coude. «Demain la droite», motion emmenée par Franck Allisio, ferme la marche.