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François Fillon teste son programme
Mis à jour le 26/07/2013 à 23:21 - Publié le 26/07/2013 à 19:13
Nombre des propositions de l'ex-premier ministre s'inscrivent dans la logique du «droit d'inventaire» qu'il revendique.
L'ancien premier ministre présente trente-cinq propositions pour la France, dans lesquelles il affirme son côté libéral, tout en étant très ferme sur les questions d'immigration.Parce que François Fillon a «trop vu par le passé ces programmes rédigés dans la précipitation, par quelques experts, à quelques mois des élections», il a mis en ligne trente-cinq propositions sur le site de son mouvement, Force républicaine. «La liste des mesures ici recensées n'est qu'une base de travail collective sur laquelle je souhaite déjà consulter le plus grand nombre», prévient en préambule le candidat déclaré aux primaires de 2016.
Nombre de ces propositions s'inscrivent dans la logique du «droit d'inventaire» revendiqué par l'ex-premier ministre. Puisqu'il n'a pas réussi, lorsqu'il était à Matignon, à convaincre Nicolas Sarkozy d'abroger les 35 heures ni de repousser à 65 ans l'âge de la retraite, il reprend ces mesures à son compte. François Fillon recycle aussi la hausse de la TVA, qui servirait à financer «une baisse du coût du travail de 6 %».
Les propositions pour lutter contre le chômage s'inspirent de celles lancées par son ancien lieutenant Laurent Wauquiez. Le fondateur de la Droite sociale avait provoqué une polémique au sein de l'UMP en parlant du «cancer de l'assistanat». François Fillon ne reprend pas la formule, mais suggère de remplacer l'indemnisation du chômage par une indemnisation de la formation avec «une dégressivité des allocations chômage pour inciter à la reprise de l'activité et l'obligation d'accepter un emploi correspondant à la formation suivie».
Plus généralement, Fillon est partisan d'un allégement du Code du travail, «l'un des plus étouffants des pays industrialisés», «qui dissuade les embauches et paralyse les entrepreneurs». Il propose de «relever de 50 % les seuils réglementaires qui régissent la vie des entreprises», notamment en termes de représentation salariale.
Sur l'immigration, le rival malheureux de Jean-François Copé fait montre d'une rigueur qui n'a rien à envier à celle de l'inventeur de la «droite décomplexée». Il veut revenir sur le droit du sol, en mettant fin à l'acquisition automatique de la nationalité française des enfants nés en France de parents étrangers. Il estime que les prestations sociales doivent être réservées aux migrants légaux. Il propose aussi de confier au Parlement le soin de décider d'un quota de migrants à accueillir, en fonction de leurs régions d'origine et de leurs compétences. Il souhaite également «une participation financière minimale pour l'accès à la CMU et à l'AME» (aide médicale d'État, destinée aux étrangers en situation irrégulière).
François Fillon s'attaque enfin à quelques tabous. Il préconise l'annualisation du temps de travail des enseignants, l'extension de leur présence dans l'établissement et l'uniforme à l'école. Sur le gaz de schiste, il veut «changer le principe de précaution» inscrit dans la Constitution par Jacques Chirac en «principe de responsabilité». Il plaide enfin pour l'émergence d'un noyau franco-allemand autour d'une fiscalité et d'une économie convergentes, bien loin de l'«Europe des nations» chère aux gaullistes orthodoxes.