Ouest-Tribune Le Premier Quotidien de l'Oranie Dimanche 26.08.2012Déclarant que sa formation politique n’est pas islamiste :
Le nouveau parti de Amar Ghoul met les bouchées doublesL’ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, prépare activement la tenue en septembre prochain du congrès constitutif de son nouveau parti, appelé Tadjamou Amel El Djazaïr (Rassemblement de l’espoir de l’Algérie). Il a dans ce sillage regroupé hier à l’Hôtel Sheraton d’Alger l’ensemble des coordinateurs des 48 wilayas, mais aussi d’autres cadres dissidents du MSP et d’autres formations politiques surtout islamistes. Cette réunion se veut un coup d’accélérateur pour être au rendez-vous des prochaines élections locales qui sont dans le viseur de Amar Ghoul et les autres cofondateurs de ce nouveau parti qui œuvre à jouer les premiers rôles sur la scène politique nationale. Etaient présents à cette réunion près de trente députés dont une partie est élue sur la liste MSP d’Alger présidée par Ghoul.
Dans son discours d’ouverture, Amar Ghoul a voulu tout d’abord écarter le spectre islamiste qui pesait sur sa nouvelle formation en se montrant ouvert à toutes les «forces vives» de la société, quelle que soit leur tendance. « Les grandes orientations du parti s’articulent autour de la formation de bons citoyens, l’édification d’une société cohérente et organisée, le parachèvement de la construction de l’Etat de Droit et la consolidation des libertés et de la bonne gouvernance».
«TAJ entend édifier une économie nationale forte et concurrentielle, génératrice d’emploi et de richesses et garante de la justice sociale» a souligné M. Ghoul rappelant par la même les objectifs de sa formation politique dont «un aménagement équitable du territoire à travers toutes les régions du pays dans le respect des valeurs humaines».
«Nous tendons notre main à tous sans exclusive», a lancé M. Ghoul soulignant l’impératif de «faire fi des disparités notamment au volet idéologique». «TAJ est un parti qui veut construire une Algérie sereine, forte, stable et à l’avant-garde, une Algérie qui occupe la place qui lui sied parmi les nations. Il refuse cependant qu’il soit taxé de parti islamiste. Cela même si lors de cette réunion, Ghoul semble avoir respecté à la lettre le rituel islamiste. Aussi, l’ancien ministre des Travaux publics a truffé d’éloges flatteurs le président Bouteflika qui lui a permis de créer son parti. Il s’est attardé sur ses réalisations durant les deux quinquennats et demi passés.
Des réalisations dont il est fier. Pour grossir ses rangs, le TAJ semble cibler tous les dissidents des autres formations politiques mais aussi et surtout ceux des partis islamistes comme celui du MSP, El Islah et Ennahda.
Fort de son résultat lors des élections législatives (17 députés sur 37 sièges pourvus), Amar Ghoul se lance ainsi dans une campagne de charme pour attirer le maximum de militants et en faire un grand parti.
Ce nouveau parti, qui n’a pas encore été autorisé à tenir son congrès constitutif, compte déjà d’anciens militants du parti du Front de libération nationale (FLN), du MSP, du mouvement Islah, du mouvement Nahda, du Front du changement (FC) et du Front national algérien (FNA), ainsi que des élus locaux, des députés indépendants et de simples citoyens» a précisé M. Djemaa, proche collaborateur de Amar Ghoul.
Le TAJ est «un parti national fédérateur, ouvert à toutes les composantes de la société algérienne, qui œuvre à mobiliser toutes les forces vives islamiques, nationales et démocrates en vue de semer l’espoir et de construire une Algérie unifiée, prometteuse et avant-gardiste», ont souligné ses initiateurs.
La création de ce parti a été motivée par «la nécessité d’un nouvel espace politique réunissant tous les courants de l’action nationale, de sortir du conflit idéologique stérile vers la concurrence politique intègre et constructive entre les programmes et les hommes, de s’engager dans le processus du changement pacifique et calme et de contribuer au règlement des véritables problèmes des citoyens».