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Crise à l'UMP. Fillon : «Un parti politique, ce n'est pas une mafia»
Publié le 23.11.2012, 06h52 | Mise à jour : 09h03
Sur RTL, François Fillon a déclaré : «un parti politique n'est pas une mafia.»
Le compte à rebours est lancé. Appelé à la rescousse pour jouer les médiateurs et sortir l'UMP d'un conflit interne dévastateur opposant Copé à Fillon, Alain Juppé a 15 jours devant lui. Le temps de trouver un terrain d'entente, d'apaiser les tensions et de rendre ses conclusions.
Il présidera une «instance collégiale» comportant notamment un représentant de chaque camp. En parallèle, la commission nationale des recours de l'UMP, instance interne chargée de trancher les litiges électoraux et saisie jeudi par Copé, se réunira dimanche à 11 heures au siège du parti.Mais d'ores et déjà, Fillon a fait savoir qu'il ne déposerait pas ses recours devant elle.
Le travail de ces deux instances de l'UMP ne sera pas simple, dans une ambiance où les pro-Copé et les pro-Fillon s'accusent mutuellement de bourrage d'urnes lors de l'élection. Quite à régler ça devant les tribunaux. Eric Ciotti, proche de Fillon a déclaré jeudi qu'il allait porter plainte pour «diffamation» contre Jérôme Lavrilleux, proche de Copé qui avait évoqué un peu plus tôt des «irrégularités grossières» à Nice, le fief du directeur de campagne de Fillon.
Jeudi, la tension a atteint son paroxysme quand la désormais célèbre Cocoe, la commission de contrôle électorale à l'UMP, a reconnu que trois fédérations d'Outre-mer, dont les votes étaient favorables à Fillon, avaient été oubliées. Ce qui, selon ses soutiens, ferait gagner Fillon de 26 voix, alors qu'il avait dans un premier temps accepté la défaite lundi, en prenant acte de la courte victoire de Copé, élu avec 98 voix d'avance.
Nul doute que ce grand déballage va laisser des traces à l'UMP. Pour autant, l'avenir du parti s'inscrit-il en pointillé? Juppé, l'un de ses «pères fondateurs», le redoute. «Ce qui est désormais en cause, ce n'est plus la présidence de l'UMP, c'est l'existence même de l'UMP. Au bénéfice de qui ? C'est très clair, d'un côté du Front national, de l'autre côté du Parti socialiste.»
Suivez, minute par minute, les événements de la journée.
9h01. Dati ne voit qu'un rôle limité pour la Commission Juppé. Soutien de Copé, la maire du VIIe arrondissement parisien affirme sur Europe 1 que la Commission Juppé va «uniquement vérifier si le travail de la commission de recours (de l'UMP) se fait dans de bonnes conditions». «Je pense qu'il y a eu quelques confusions» sur le rôle d'Alain Juppé pour régler le différend à la tête de l'UMP. Selon elle, pour la Commission Juppé, «c'est pas un rôle secondaire, primaire, tertiaire», mais l'important est de faire prévaloir «les statuts, rien que les statuts, toujours les statuts» de l'UMP.
8h52. «Alain Juppé président, c'est aussi une solution». Eric Woerth, pro-Fillon, estime que «cette direction transitoire, on va peut-être trouver que c'est très bien. Mais il y a quand même eu une élection (...) La commission Alain Juppé, c'est celle qui va décider. C'est lui qui détient le processus électoral. (...) Je pense qu'en réalité il n'y a pas tant de problèmes. Mais il faut surtout réintégrer les trois fédérations. C'est le coeur du problème. (...)C'est Juppé, tout Juppé, rien que Juppé. Je propose que pendant quinze jours les dirigeants de l'UMP fassent silence.»
8h42. Eric Woerth redoute «une scission impossible à résoudre». Sur i-Télé, il déclare : «Il est important de prendre en compte les conditions dans lesquelles s'est fait le résultat et le risque de fracture de l'UMP. L'UMP doit en sortir unie. (...)On ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé. C'est la condition pour que l'unité demeure. Sinon il y aura une scission impossible à résoudre.» Selon lui,
8h36. Une élection «inéquitable». François Fillon sur RTL estime que «l'élection a été organisée de manière inéquitable. Ca a commencé par les moyens financiers, ça s'est poursuivi avec l'organisation du vote.» Interrogé sur les accusations de fraude par le camp Copé sur les élections à Nice, fief d'Eric Ciotti et Christian Estrosi, deux soutiens du député de Paris, ce dernier les a qualifiées de «totalement diffamatoires.» «Ces résultats ont été validés par les représentants de Jean-François Copé. C'est une gesticulation destinée à détourner l'attention de la vérité.»
8h33. Une «énorme défiance» entre Copé et Fillon. L'ancien Premier ministre assure qu'entre lui et le député-maire de Meaux, «il n'y a pas de haine de (son) côté, mais il y a une énorme défiance.»
8h26. «Un parti politique, ce n'est pas une mafia.» Toujours sur RTL, Fillon emploie une formule lourde de sens pour qualifier la situation. «Comment on peut faire respecter les valeurs républicaine si on ne donne pas l'exemple? J'entends souvent dire,
on est une famille, on n'étale pas ses différends. Ca me fait penser étrangement à une mafia.»
8h16. «La direction de l'UMP a toujours été partiale», poursuit Fillon. «Au fond, l'une des personne mises en cause se juge elle-même.» Le député de Paris estime que Jean-François Copé utilise le parti pour son propre compte. «On est vendredi et je n'ait toujours pas pu obtenir la publication des résultats fédération par fédération». Il répète qu'il n'acceptera «aucune conclusion» de la commission nationale des recours, dont il doute de l'impartialité.«Je me plierai à la décision de la commission d'Alain Juppé, quelle qu'elle soit.»
8h10. Fillon ne reconnaît pas la commission nationale des recours. «C'est Alain Juppé et l'instance collégiale qu'il va constituer, qui est en charge de la totalité des points de litige entre Jean-François Copé et moi(...) c'est la seule instance dans laquelle j'ai confiance» déclare François Fillon sur RTL. Et régler le différend devant la commission nationale des recours, comme l'a proposé Copé? «C'est une solution que je n'accepte pas et qu'à mon sens Alain Juppé ne peux pas accepter. On ne peut pas avoir confiance dans les statuts d'un parti dont le président s'est autoproclamé dimanche alors que la commission n'avait pas encore commencé à décompter les voix.»