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Fillon explique sa différence avec Sarkozy
Mis à jour le 24/08/2012 à 10:41 | publié le 23/08/2012 à 18:00
Favori dans la course à la présidence de l'UMP, François Fillon engrange de nouveaux soutiens.
L'ex-premier ministre, qui fera sa rentrée dimanche dans la Sarthe, a suscité une polémique en affirmant avoir « une approche plus sereine et pragmatique » que l'ancien président.Peu à peu, les pièces du puzzle se mettent en place pour mettre en perspective la rentrée politique de François Fillon, retardée d'une semaine à cause de son accident de scooter en Italie, fin juillet. Alors que l'actuel secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, doit officialiser sa candidature ce dimanche à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), l'ancien premier ministre, dont l'été a été endeuillé par le décès de sa mère, a occupé le terrain toute cette semaine: lancement de son site Internet (www.françoisfillon.org) mercredi, grande interview au
Point jeudi, avant une réunion publique dimanche à Saint-Denis-d'Orques dans la Sarthe, le département de ses racines politiques, et un déplacement d'une journée le 30 août en Alsace.
À l'évidence, les fillonistes sont à l'offensive. Selon l'entourage de l'ancien premier ministre, «une centaine» de parlementaires, dont l'ancien président du Sénat, Gérard Larcher, vont lui servir de relais d'opinion, venant ainsi compléter le «trio» constitué en début d'été avec Éric Ciotti, son directeur de campagne, et les anciens ministres Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez. Mais une petite phrase dans
Le Pointa soulevé la polémique, quand il explique que le fillonisme «pourrait être une approche plus sereine et pragmatique des choses» que le sarkozysme. Proche de Copé, Patrick Balkany, un sarkozyste de toujours, fulmine: «Pendant cinq ans, Fillon s'est réfugié derrière le plus gros arbre, c'est-à-dire derrière Nicolas. Aujourd'hui, il est mal venu de critiquer tout ce qu'il a validé à l'époque.»
«Ni flatterie ni mensonge»François Fillon a aussitôt réagi aux critiques en «assumant» ses propos: «Je rends hommage à Nicolas, mais je dis aussi que nous sommes différents, et c'est pour cela que nous avons fait une bonne équipe pendant cinq ans. Très complémentaire. C'est une évidence. Ni flatterie ni mensonge. J'assume!»
Pour sa part, Éric Ciotti rappelle que lors du dernier Conseil des ministres de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait lui même affirmé: «Heureusement qu'on était différents. Les deux mêmes, cela aurait été insupportable. Il n'y a pas eu de couple qui se soit aussi bien entendu sous la Ve République.»
Favori dans la course à la présidence de l'UMP, Fillon engrange de nouveaux soutiens. Après celui de Dominique Dord, le trésorier de l'UMP, l'ancien ministre Philippe Richert, qui préside le seul conseil régional conservé par la droite (l'Alsace), explique au
Figaro qu'il se rangera aux côtés de l'ancien premier ministre. Car, selon lui, «il ne s'agit pas de choisir celui qui parlera le plus fort, mais celui qui saura le mieux incarner l'alternance».
Jérôme Chartier (Val-d'Oise), qui a connu Philippe Séguin et François Fillon lors de la campagne du «Non à Maastricht» en 1992, fait partie de ses plus ­fidèles lieutenants: «François possède des qualités de rassembleur. Il est ouvert à toutes les sensibilités de l'UMP. “Avec ou contre moi”, ça n'est pas sa marque de fabrique.» Arlette Grosskost (Haut-Rhin) estime, elle, que Fillon «est le plus à même de reprendre le flambeau de l'UMP car il est le plus apprécié du public».
Le député de Paris ne pourra pas toutefois se rendre samedi à Nice à l'invitation de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy. Son médecin lui a en effet interdit de prendre l'avion. Mais ses principaux lieutenants seront là pour mesurer sa popularité auprès de la troisième fédération UMP de France. Malgré la «neutralité» recherchée de cet événement, l'ambiance sera électrique.