Michel Satouf , membre du Conseil national syrien : "La présence des Syriens en Algérie est une affaire humanitaire"

Actualité

Lundi, 06 Août 2012 09:50

Michel Satouf, membre du Conseil national syrien : “La présence des Syriens en Algérie est une affaire humanitaire”

Par : Mohamed Mouloudj



Le chiffre de 12 000 refugiés syriens accueillis sur le sol algérien, avancé officiellement, est jugé “difficile à vérifier” par Michel Satouf, membre du Conseil national syrien, joint hier par Liberté.

Pour lui, “il est clair que l'affaire de l'arrivée d’un certain nombre de Syriens en Algérie, ces dernières semaines, est devenue polémique. Les autorités algériennes qui avancent un chiffre de quelque 12 000 refugiés sont les seules capables de comptabiliser cette présence. Elles sont aussi les seules à savoir depuis quand les Syriens ont commencé à arriver en Algérie”, a-t-il indiqué, avant de préciser que “c’est un chiffre qu’il faut interpréter”, même “s’il est clair que les Syriens, face aux massacres qu’ils subissent et aux tueries et l’usage des armes lourdes et de l'aviation contre la population des villes et villages sont contraints de fuir leur pays”.

“En tant que comité de soutien au peuple syrien présent en Algérie, nous n’étions pas sollicités dans la gestion de cette affaire”, a-t-il indiqué, en soulignant, au passage, qu’“il y a confusion dans cette affaire, même si elle reste gérable”.

Il a, par ailleurs, relevé “le décalage” entre le chiffre avancé par les autorités et celui des associations humanitaires. “Le CRA parle de quelques centaines de refugiés pris en charge”, a-t-il révélé, même si, pour lui, “un bon nombre de réfugiés reste dans une situation inconnue”. “L’arrivée des Syriens en Algérie est une affaire humaine”, a encore souligné M. Satouf, qui a précisé que “c’est la situation politique du pays qui a engendré cet état de fait”.

Concernant les attentes du peuple syrien et la position des pays “frères”, le membre du Conseil national syrien a souligné qu’ “il est évident et normal que le peuple syrien, face à ces pratiques meurtrières inqualifiables du gouvernement et dans le contexte d'abandon par la communauté internationale et arabe, attende beaucoup des pays frères et surtout de l'Algérie”, vu “les relations historiques particulières entre les deux peuples et les traditions de solidarité et de liberté du peuple algérien” à qui il exprime sa “reconnaissance pour ses sentiments et sa solidarité envers le peuple syrien”.

À propos de l’implication des comités de soutien au peuple syrien dans cette affaire, notre interlocuteur a révélé que “nous sommes en contact avec les responsables algériens afin de régler beaucoup d'autres problèmes que rencontrent les différentes catégories de refugiés, en termes d’entrée, de séjour, de scolarité, de travail…”.
Ces comités de soutien, composés de Syriens et d’Algériens, “attendent une réponse rapide et satisfaisante” de la part des autorités algériennes, a conclu M. Satouf.

M M[