Fabius : L'aspect militaire, c'est l'affaire des Syriens
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Jamel Administrateur
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Sujet: Fabius : L'aspect militaire, c'est l'affaire des Syriens Ven 17 Aoû - 8:14
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Fabius : «L'aspect militaire, c'est l'affaire des Syriens»
Publié le 16.08.2012, 10h48
JORDANIE. Dans le camp de Zaatari, établi en plein désert, à dix kilomètres de la frontière avec la Syrie, le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a visité un hôpital de campagne français où il a rencontré des responsables de l'ONU et des réfugiés syriens. La France peut-elle faire entendre sa voix dans le conflit syrien alors que les combats, toujours plus violents, jettent sur les routes des dizaines de milliers de civils ? C’est le pari que tente de relever Laurent Fabius — arrivé mercredi soir à Amman en Jordanie — lors de son déplacement express de quarante-huit heures dans la région. Ce jeudi matin, le ministre des Affaires étrangères est allé visiter un camp de réfugiés à la frontière jordano-syrienne. Puis il s'est envolé pour Beyrouth, au Liban. Il devait ensuit terminer sa mini-tournée en Turquie dans une région très proche d’Alep marquée par l’afflux de personnes déplacées.
«L'aspect militaire, c'est l'affaire des Syriens»
Depuis la sortie de Nicolas Sarkozy largement relayé par l'UMP, il y a une dizaine de jours, critiquant l'action de François Hollande à l'égard de la Syrie, le gouvernement tente de démontrer qu'il agit dans ce dossier.
Dans la crise en Syrie, a expliqué Laurent Fabius à son arrivée à Beyrouth, «il y a l'aspect militaire, c'est l'affaire des Syriens».
La France préside jusqu’à la fin du mois le Conseil de sécurité des Nations unies et pourrait, en théorie, prendre des initiatives. Mais une intervention militaire de la France serait-elle pour autant opportune, comme le demande le philosophe Bernard-Henri Lévy, « déçu » par Hollande ? Les diplomates et les experts onusiens sont beaucoup plus réservés. « La Russie et la Chine opposeront systématiquement leur veto à une intervention armée, décrypte l’un d’eux. Or, la France n’agira pas unilatéralement sans le feu vert de l’ONU. Donc les choses sont bloquées. » Sans compter le soutien de l’Iran au dictateur syrien qu’il faudrait contourner.
Jean-Pierre Chevènement, lui, tacle les « professionnels de l’ingérence ». L’ancien ministre de la Défense a dénoncé dans un communiqué les « professionnels de l’ingérence qui poussent aujourd’hui la France à intervenir militairement ». Selon lui, « la Syrie n’est ni la Tunisie ni l’Egypte. C’est un pays plongé dans une guerre civile inspirée et alimentée de l’extérieur ».
Les Etats-Unis ont quant à eux récemment évoqué la possibilité d’instaurer une « no fly zone » au-dessus du pays pour clouer au sol les MIG de Bachar al-Assad. Mais sans donner plus de précisions. Pour l’instant, la France privilégie la carte humanitaire, « la seule possible » selon un diplomate. Elle vient de déployer un hôpital militaire dans le camp jordanien de Zaatari.
VIDEO. Fabius en visite dans le camp de réfugiés syriens à Zaatari
Coup de théâtre. La Chine se réveille enfin. Le pays, qui s'est toujours opposé avec la Russie à toute forme d'intervention de l'Onu en Syrie a finalement appelé jeudi à un cessez-le-feu et à une médiation internationale pour mettre fin aux violences qui déchirent le pays depuis mars 2011. Le rapport de l'ONU publié mercredi, qui accuse le régime de Damas de crimes contre l'humanité, y est peut-être pour quelque chose.
C'est le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi qui l'a annoncé à un envoyé syrien, venu en Chine, Bouthaina Shaaban. La Russie lui a emboîté le pas, jeudi, en demandant à l'Onu que les grandes puissances lancent avec l'Arabie saoudite et l'Iran un appel au gouvernement syrien et à l'opposition pour qu'ils mettent fin au conflit. L'ambassadeur russe à l'ONU Vitaly Churkin a proposé une rencontre vendredi à New York du groupe d'action international sur la Syrie pour discuter de cette proposition.
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