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Peugeot en perte au-delà des pires attentes
Publié le 25/07/2012 à 09:15 | Mise à jour le 25/07/2012 à 09:34
Manifestation de salariés des Usines Peugeot Citroën.
Le constructeur annonce 819 millions de pertes semestrielles et un plan d’économies de 1,5 milliard. Il n’entrevoit pas de retour à l’équilibre avant fin 2014. Le titre rebondit à la Bourse de Paris, mais la visibilité reste faible.
Comme on pouvait le craindre, les résultats semestriels de Peugeot sont exécrables. Le constructeur automobiles français dégage une perte de 819 millions d’euros sur le premier semestre, en sachant que celle-ci n’inclut pas les provisions nécessaires à la fermeture du site d’Aulnay. Au premier semestre 2011, le groupe avait enregistré un bénéfice net de 806 millions d’euros.
Cette perte est presque quatre fois supérieure aux anticipations des analystes. Elle s’explique par la contre-performance de la division automobile, la plus importante du groupe, dont les ventes ont reculé de 10,5 % au cours des six premier mois de l’année, qui a dégagé une perte opérationnelle courante de 662 millions d’euros. Il a également fallu provisionner la fermeture d’une usine en Iran.
Le groupe avait annoncé la semaine dernière qu’il «brûlait» 200 millions de cash par mois. Sur les six premiers il a consommé que 449 millions de cash grâce au versement d’un dividende exceptionnel de Banque PSA France. Sans cet apport de liquidités, il aurait consommé 954 millions.
La direction compte mettre en place un plan d’économie de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2015. Parmi les mesure prévues, la suppression de 8.000 postes en France pour un coût estimé à 600 millions d’euros. L’objectif est de dégager un flux de trésorerie positif à fin 2014, afin de retrouver une situation bénéficiaire.
Le sentiment des experts du Figaro Bourse:Le plan automobile que présente le gouvernement consistant à mettre en place un bonus de 5000 à 7000 euros pour les véhicules propres électrique ou hybrides ne suffira pas redresser la barre. Le groupe doit accélérer son implantation dans les pays émergents et trouver des partenariats qui lui permettront d’optimiser sa structure de coût qui se révèle trop élevé dans un marché en baisse sur le continent européen. Mieux rester à l’écart de la valeur. Le rebond du titre a l’ouverture ce mercredi 25 juillet est de bon augure, mais il ne permet pas d’espérer un redressement durable du titre. La visibilité est trop faible pour revenir à l’achat y compris dans une optique spéculative. En cas d’aggravation de la situation, il n’est pas exclu que le groupe procède à une augmentation de capital dévastatrice pour les actionnaires déjà présents au capital.