Russie : le parti de Poutine recule mais garde la majorité

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Russie : le parti de Poutine recule mais garde la majorité

Publié le 05/12/2011 à 08:50


Le parti du président Medvedev et du premier ministre Poutine enregistre un score plus important qu'annoncé dimanche.

Alors que la presse russe et internationale annonçaient la déroute de Russie unie après les premiers sondages de sortie des urnes, le parti du pouvoir conserve finalement la majorité absolue à la Douma à l'issue des législatives de dimanche.

Ceux qui espéraient voir une page politique se tourner en Russie devront encore attendre. Annoncé en-dessous de 50 % par les premiers sondages de sortie des urnes, le parti de Vladimir Poutine obtient finalement la majorité absolue à l'issue des élections législatives de dimanche. Selon les chiffres de la «répartition préliminaire des mandats» annoncés lundi par la commission électorale, Russie unie obtient 238 députés sur 450 à la chambre basse du Parlement.

Le Parti communiste, principal mouvement d'opposition à la Douma, arrive deuxième avec 92 députés. Le parti de centre-gauche Russie juste en aura 64 et le parti libéral-démocrate (nationaliste) 56, a indiqué Vladimir Tchourov, le président de la commission électorale centrale. Le tout calculé en vertu des règles de répartition des sièges de ce scrutin à la proportionnelle, sur la base du dépouillement dans 96% des bureaux de vote.

Pas de majorité constitutionnelle

En récoltant 49,54% des voix, Russie unie n'enregistre donc pas le revers inattendu qui était annoncé dans un premier temps. «Le parti de la minorité», titrait déjà lundi la Une du quotidien Vedomosti, observant néanmoins que si la formation de Vladimir Poutine obtenait finalement la majorité absolue, ce serait «seulement grâce aux particularités de la loi électorale».

Ce score très élevé représente néanmoins une baisse d'environ 15 points comparé au scrutin de 2007, qui avait donné à Russie unie 64,3% des suffrages et 315 sièges à la Douma. La nouvelle majorité, absolue mais qui n'atteint pas les deux tiers, ne permettra plus aux députés poutiniens de modifier la Constitution. Le parti au pouvoir «va devoir chercher des partenaires», analyse le quotidien Kommersant.

Ce revirement de situation dans la nuit en faveur de Russie unie alimentera certainement les soupçons autour du scrutin. La presse russe accuse la machine administrative de s'être mise au service du régime de Vladimir Poutine, organisant des fraudes et des pressions contre les ONG et médias indépendants. Le quotidien Vedomosti relève en particulier les cyberattaques qui ont paralysé les sites de l'ONG d'observation électorale Golos - par ailleurs dans le collimateur de la justice - et de médias indépendants comme le journal Kommersant ou la radio Echo de Moscou. Selon le Parti communiste, le nombre de falsifications a été supérieur à celui constaté lors du précédent scrutin il y a quatre ans. À Moscou et Saint-Petersbourg, pas moins de 170 activistes qui contestaient la légitimité du scrutin ont déjà été arrêtés.

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Fraudes électorales en Russie : Medvedev promet des «vérifications»

Publié le 11.12.2011, 15h45 | Mise à jour : 19h15


[ARCHIVES. Le président Dimitri Medvedev sa promis d'enquêter sur les allégations de fraude lors des législatives du 4 décembre.

Le président russe, Dmitri Medvedev, a promis dimanche d'enquêter sur les allégations de fraude du scrutin qui s'était déroulé le 4 décembre. Des vérifications qui ne satisferont probablement pas les manifestants qui s'étaient mobilisés en très grand nombre samedi pour réclamer de nouvelles élections. Quelque 50 000 s'étaient réunies à Moscou, 10 000 à Saint-Pétersbourg. Ils étaient aussi des milliers dans une cinquantaine de villes du pays. L'ampleur de la mobilisation était inédite, depuis l'arrivée de Poutine et des siens au pouvoir en 2000..

«Je ne suis d'accord ni avec les slogans ni avec les déclarations des manifestants», a écrit le président russe sur sa page Facebook. Rien d'étonnant à cela. «Escrocs et voleurs, rendez-nous les élections» était l'un des mots d'ordre assez représentatif de l'état d'esprit de la mobilisation.

«Néanmoins, j'ai donné l'ordre de vérifier toutes les informations qui proviennent des bureaux de vote et concernent le respect de la législation électorale», a réitéré Dmitri Medvedev au lendemain de la mobilisation. A Prague jeudi, il avait déjà déclaré : «Il faut examiner tous les soupçons d'irrégularités. Pour cela, nous avons la commission électorale et les tribunaux».

Une farce pour l'opposition

L'un des leaders de l'opposition, l'ancien ministre Boris Nemtsov et ex-dauphin de Boris Eltsine, a aussitôt qualifié de «moquerie» les déclarations du président russe sur les vérifications. En effet, les autorités ont d'ores et déjà refusé d'examiner la question de la démission du président de la commission électorale, une des revendications de l'opposition qui accuse ce dernier d'avoir orchestré les fraudes. «Nous allons poursuivre notre mouvement de protestation, a ajouté Nemtsov, annonçant de nouvelles manifestations les 17 et 18 décembre, et une grande manifestation le 24 si les exigences de l'opposition ne sont pas satisfaites d'ici là».

Poutine politiquement correct

Cette mobilisation intervient à moins de trois mois de la présidentielle du 4 mars, à laquelle Vladimir Poutine, actuellement Premier ministre a annoncé son retour au Kremlin où il pourrait rester théoriquement jusqu'en 2024 après avoir y avoir déjà passé huit ans (2000-2008). Face aux manifestations de la veille, il a réagit de façon politiquement correcte. «Nous respectons le point de vue des manifestants, nous entendons ce qu'ils disent et nous allons continuer à les écouter», a déclaré son porte-parole Dmitri Peskov, qui a qualifié la mobilisation de «protestation démocratique d'une partie de la population qui est mécontente des résultats officiels».