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Syrie : Poutine met en garde Washington
Mis à jour le 12/09/2013 à 08:24 - Publié le 12/09/2013 à 08:12
À quelques heures d'un sommet américano-russe crucial, Vladimir Poutine publie une tribune dans le New York Times, dans laquelle il juge qu'un recours à la force en Syrie serait «inacceptable» et pourrait engendrer «une nouvelle vague de terrorisme».
Le texte est paru alors que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, était déjà dans l'avion pour Genève, afin d'y rencontrer son homologue russe. Leur rencontre est censée rouvrir une voie diplomatique sur le conflit en Syrie et repousser l'éventuelle action militaire punitive annoncée par les Etats-Unis.
Dans une tribune publiée dans le
New York Times, le président Poutine, après avoir rappelé que les Etats-Unis et les Russes ont combattu les nazis ensemble, remet la pression sur Washington. Il accuse d'abord les rebelles syriens, et non l'armée du président Bachar el-Assad, d'avoir perpétré l'attaque chimique du 21 août près de Damas, dans le but de provoquer «une intervention» des Etats-Unis.
Le chef de l'Etat russe, plus proche allié de Damas, a prévenu qu'un éventuel recours à la force en dehors du cadre du Conseil de sécurité de l'ONU serait «inacceptable» et «constituerait un acte d'agression». En outre, a averti le chef du Kremlin, des frappes sur la Syrie pourraient déclencher une «nouvelle vague de terrorisme, (saper) les efforts multilatéraux pour résoudre le problème nucléaire iranien et le conflit israélo-palestinien et déstabiliser davantage le Proche-Orient et l'Afrique du Nord», tout en mettant à bas le système onusien.
«Est-ce dans l'intérêt de l'Amérique, sur le long terme?»Pour le président Poutine, il est alarmant de voir que l'intervention militaire dans les conflits de pays tiers est devenue «une chose habituelle» pour les Etats-Unis. «Est-ce dans l'intérêt de l'Amérique, sur le long terme? J'en doute. Des millions de personnes, dans le monde, voient de plus en plus dans l'Amérique non pas un modèle de démocratie, mais un pays qui se repose uniquement sur la force brutale, formant des coalitions sous le slogan: ‘Soit vous êtes avec nous, soit contre nous'».
Il faudrait donc, écrit Vladimir Poutine, que «les Etats-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale saisissent l'occasion de la volonté du gouvernement syrien pour mettre son arsenal chimique sous contrôle international afin de le détruire». Poutine conclut sa mise en garde sur un ton plus conciliant en saluant la «confiance grandissante» avec son homologue américain Barack Obama.
Les deux chefs d'Etats, aux relations glaciales, s'étaient vus en tête-à-tête au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg la semaine dernière pour discuter de ce plan russe de mise sous séquestre international, en vue de sa destruction, du plus important arsenal chimique du Moyen-Orient.
Leurs chefs de la diplomatie et leurs experts doivent examiner dans le détail à Genève ce projet et sont convenus mercredi au téléphone d'avoir une «discussion réelle sur les mécanismes d'identification, de vérification et de destruction de l'arsenal d'armes chimiques (du président) Assad afin qu'il ne puisse plus jamais être utilisé», a confié un responsable du département d'Etat.