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Traité budgétaire: Ayrault met de nouveau en garde la majorité
23 septembre 2012 à 17:29 (Mis à jour: 19:46)
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lors de son déplacement à Dijon, le 20 septembre 2012
Le Premier ministre insiste sur la nécessité de ratifier le traité européen, faute de quoi la situation mènerait à une sortie de l'euro, selon lui.Jean-Marc Ayrault met en garde ceux qui dans sa majorité ne veulent pas ratifier le traité budgétaire européen, en faisant valoir que
«la conséquence logique de leur démarche, c’est la sortie de l’euro», dans une interview à Médiapart publiée dimanche.
Cet entretien a été réalisé vendredi, soit la veille de la décision de rejet du traité par le Conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts qui a recommandé à ses parlementaires de faire de même. Le projet de loi sur le traité de stabilité budgétaire européen doit être soumis au Parlement début octobre.
«Je le dis à ceux qui nous reprochent de ne pas avoir obtenu assez, notamment à une partie de la gauche. Qu’ils disent tout haut ce qu’ils pensent tout bas ! Pour l’instant, ils n’osent le dire car ils savent que l’opinion ne les suivrait pas. La conséquence logique de leur démarche c’est la sortie de l’euro!», déclare Jean-Marc Ayrault.
«Nous, nous allons jusqu’au bout de la défense de l’euro. Non par dogmatisme, mais par sens des réalités», ajoute-t-il en affirmant que le président François Hollande et lui-même
«ne prendr(aient) jamais la responsabilité de laisser disparaître l’euro».Soulignant que le traité n'était
«pas l’alpha et l’omega» mais
«une première étape d’une réorientation de l’Europe», le Premier ministre fait valoir que son rejet se traduirait
«par une crise politique en Europe». «Ce serait d’une gravité exceptionnelle». «La politique, insiste-t-il, ce n’est pas de décrire le monde idéal, c’est aussi se confronter au réel».«Appel à la raison»Dans son sillage, le ministre de l’Economie,
Pierre Moscovici, a lui aussi lancé un
«appel à la raison à la gauche» sur le traité budgétaire européen.
«Je veux lancer un appel à la gauche», «je lance un appel à la raison», «ce n’est pas ce traité seul qu’on vote, c’est un ensemble» avec «le paquet de croissance» et le «
principe d’une taxe sur les transactions financières» qui peut voir le jour
«d’ici la fin de l’année», a déclaré Pierre Moscovici, invité de
«12/13 politique» sur France 3. Il a fait valoir que tout cela ce n'était
«pas rien».A ceux qui au PS sont tentés de voter contre le traité budgétaire européen, le ministre a fait valoir que
«quand on soutient, on vote oui». Une remarque qui vaut aussi pour les écologistes dont le Conseil fédéral s’est prononcé samedi pour le rejet du traité et a recommandé à ses parlementaires de faire de même. «
Le non de soutien ça n’existe pas», a insisté Pierre Moscovici.
Comme on lui demandait si les socialistes qui voteraient non devaient être exclus, il a répondu:
«Non, je ne suis pas pour une logique disciplinaire, mais pour une logique de cohérence». Un vote contre des écologistes pose-t-il la question du maintien au gouvernement des ministres EELV?
«Ce que je dis vaut pour toute la gauche», a-t-il dit.
Il a relevé que
«chez les écologistes, (c'était) un peu compliqué». «Le parti donne son avis, le groupe parlementaire peut voter de manière différente. Le débat continue donc et c’est au moment du vote qu’on verra ce qui se produit», a-t-il conclu.
Le président de l’Assemblée nationale,
Claude Bartolone, quant à lui a jugé dimanche que si des députés de la majorité votaient contre le traité budgétaire européen, ce serait «
grave».
«A partir du moment où il y a une fêlure dans la majorité, ce n’est jamais un moment anodin, mais je veux continuer à discuter avec eux jusqu’au bout pour leur faire comprendre les risques que nous pourrions prendre», a ajouté M. Bartolone, invité du «
Forum» Radio J.